« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Évangile du dimanche après la Théophanie: Matt 4, 12-17.

Le Jourdain

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Le renouvellement du temps –

L’année civile s’ouvre avec le baptême historique du Sauveur et Messie Jésus. Le Jourdain est le langage du temps. Le Jourdain-temps, le Jourdain-Histoire, est renouvelé en retournant en arrière quand le Créateur s’immerge en lui. Il est encore le langage de la mémoire, celle du Peuple de Dieu, que purifie le Messie, depuis le Paradis jusqu’à l’heure même de son immersion. Le Jourdain porte également le message de conversion adressé à la Création tout entière, à la civilisation et à la culture. „Convertissez-vous!”, dit le Verbe à ceux qui l’approchent. Conversion veut dire retournement, ce que fait justement le Jourdain. Mais conversion veut dire également changement de valeur, changement de monnaie, comme on convertit des dollars en euros, on opère une mutation dans l’échange des valeurs.

La grande mutation

Le Christ, non seulement annonce, mais opère Lui-même une mutation, une métamorphose inouïe. Il a tout commencé par une mutation anthropologique. En se faisant chair et en se faisant homme dans le sein de la Vierge, avec le libre consentement de celle-ci, Il a produit une humanité nouvelle, celle du Dieu-Homme. L’humanité que nous contemplons en Jésus Messie est une divino humanité, ou une humanité divinisée. Ce type nouveau d’humanité est accessible à ceux qui, mettant leur foi en Jésus Seigneur, peuvent, par la grâce du saint Esprit, non seulement l’imiter, mais s’assimiler à lui. Ils s’assimilent à lui et l’assimilent en eux-mêmes. De cette façon, les baptisés forment, dans le monde, à la fois le Peuple de Dieu dont la Bible est l’histoire, et un peuple nouveau, qui n’a jamais existé. C’est un peuple royal, prophétique et sacerdotal. Les mythologies de presque tous les peuples ont annoncé prophétiquement, par diverses figures hiérogamiques, cette mutation. Toutefois, elles en parlent comme le croisement d’une divinité et d’un être humain, une hybridation.

Le Dieu-Homme

La réalité historique advenue en Jésus Christ, même si elle accomplit l’intuition des religions de la planète, est tout autre. Le Dieu Homme n’est pas un hybride. Sa personne divine assure l’unité totale du divin et de l’humain en elle, sans confusion toutefois. Et l’humanité nouvelle issue de cette mutation spectaculaire n’est pas issue d’un croisement artificiel: elle est une nature porteuse en permanence de la capacité de devenir divine par grâce, comme l’annoncent les apôtres Pierre (1 Pi 2, 9) et Jean (Jn 1, 12). Le Christ Lumière, s’Il fait le Jourdain retourner en arrière, fait remonter l’humanité au projet initial et paradisiaque. Sans aucune nostalgie, le Créateur reprend l’Histoire à sa source pour la conduire en lui-même à son accomplissement parfait. La grande mutation opérée par le Christ n’est pas celle d’un homme seulement augmenté, auquel la divinité serait ajoutée comme à une sorte de centaure; elle n’est pas non plus un simple transhumanisme, prolongeant indéfiniment l’état de créature. Non: la transmutation, la conversion opérée par le Christ au sein de la nature humaine est l’accès à la nature divine, ce qui est tout autre chose. Le projet évangélique, déjà réalisé en Jésus Christ, en sa Mère très pure, et dans le grand nombre des saints connus ou non, propulse l’humanité dans un champ de réalisation et de transfiguration totalement nouveau.

La modernité de l’Évangile

Le Christ appelle ce domaine du nom de Royaume; et Il le désigne comme „tout proche”. Ainsi, le message de ce début d’année, inscrit dans la dynamique de renouveau qui relève du Verbe, est pour tout de suite. Le Christ appelle ceux qui le reconnaissent comme Seigneur à s’engager sans tarder dans la grande mutation. Dès ce jour, écoutons la voix du Messie qui nous appelle! Le message de conversion s’adresse aux personnes, chacune pour sa part. Il s’adresse également à la civilisation, au monde, à la société civile, à ceux qui nous gouvernent, s’il est vrai qu’il est entendu en premier par ceux qui ont la charge pastorale de l’Église. Ceci n’est pas un rêve… Ce n’est pas un idéal de romantisme religieux. C’est l’appel concret à entrer dans la modernité et l’actualité de l’Évangile!

(A.p. M.-A.: Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie”, 10 janvier 2021)
Image du Jourdain