La preuve de la Résurrection –
Le Christ est ressuscité ! Il l’est véritablement ! Notre message est une affirmation. Il n’est pas une démonstration, un discours, une explication, un exposé théologique ou philosophique. Non : il est l’affirmation d’un fait, d’une réalité qui ne dépend ni de la démonstration ni de la réfutation. Seul un fait peut persuader les consciences ; seule la réalité attestée par les disciples, les apôtres et la nuée des générations peut remporter l’adhésion des cœurs et des intelligences. Certes, personne n’a vu l’évènement de la résurrection, intervenu pendant le sommeil des hommes ; mais nombreux ont vu le Ressuscité, le fruit tangible de la Résurrection. Le Ressuscité prouve la Résurrection, puisqu’Il apparaît en chair en os et se laisse palper par ceux qui doutent.
L’auto résurrection
Il s’est passé un évènement absolument extraordinaire : ressusciter les autres, comme le Sauveur Jésus le fit mainte fois avant son propre passage par la mort, est déjà spectaculaire : faisons mémoire en l’Esprit du rappel de Lazare, épisode tellement réaliste et tellement impressionnant pour les foules du moment. Mais, qu’est-ce que c’est que rappeler les autres à la vie au regard de la résurrection de soi ? Le Sauveur n’a pas seulement « été ressuscité » par Dieu, mais en tant que Dieu, par la puissance du Père qui est l’Esprit saint, Il s’est Lui-même relevé d’entre les morts. La Résurrection du Fils de Dieu et Fils de l’Homme est ainsi une théophanie trinitaire, aucune des Personnes divines n’agissant sans être unie aux autres, d’une unique volonté, d’une unique substance, d’une unique liberté, Dieu unique en trois !
Pourquoi le Prologue ?
La Résurrection est lumière éblouissante pour les anges qui se couvrent de leurs ailes, resplendissante pour les femmes apostoliques et les apôtres qui virent Jésus ressuscité, et aveuglante pour les pécheurs : quand même une personne reviendrait d’entre les morts, ils ne veulent pas croire. Nous nous demandons pourquoi le prologue de l’évangile selon saint Jean est lu dans la divine Liturgie du matin de Pâques : « En lui [le Verbe] est la Vie et la Vie est la Lumière des hommes » ; et le Verbe est lumière en personne, Lumière de Lumière, et Il illumine tous les hommes ; Il resplendit, Lumière incréée, en la ténèbre de l’inconnaissance divine et dans les ténèbres de l’ignorance de ce monde ; « dans sa lumière nous voyons la lumière », comme le chantent le psalmiste (35, 10) et la doxologie ; Il est la lumière de la face du Père. Lumière « de grâce et de vérité », Il est une lumière qui libère, qui donne aux hommes « la liberté de devenir enfants de Dieu », la liberté d’être des saints !
L’évidence, critère de la vérité
La Résurrection ne dépend pas d’une argumentation humaine ; elle est audacieusement affirmée et proclamée ; prophétiquement brandie en pleine nuit, comme évidence renversante. Le prologue du saint Évangile est une affirmation de même contenu que l’affirmation elle-même de la Résurrection. Il tient à l’apostolicité de l’Église : nous les baptisés, quel que soit l’état de sub humanité ou d’obscurité dans lequel gît une partie du monde, nous sommes des « annonceurs », des « hérauts » de la lumière et de l’évidence de l’amour lumineux du Seigneur.
(a.p. Marc-Antoine, Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 24.04.22)