» Le Christ est ressuscité !  »                   » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »               » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »               » Le Christ est ressuscité !  »       

Évangile du Triode, dimanche de l’Orthodoxie et des icônes : Jean 1, 43-51 (n.trad.)

sundayorthodoxy

Partagez :

Un temps de fête –

Aujourd’hui, premier dimanche de Carême, est une grande fête. Cela nous étonne ! Mais oui : le saint et grand carême de Pâques est jalonné de fêtes. C’est peut-être le temps le plus festif de l’année, comme l’a suggéré l’évangile du Fils prodigue : c’est tout d’abord un temps de fête pour le Père qui voit ses enfants passer de la mort à la vie, de la servitude à la liberté, de la tristesse à la joie, de l’exil à la patrie et au Royaume. Pensons à cela, nous n’y pensons pas suffisamment : nous sommes la joie de Dieu ! Nous sommes l’allégresse de ses anges et de ses saints (Luc 15, 7)! L’enjeu du Carême, c’est de faire la joie des autres, de nos frères sur la terre, de notre prochain, de la société civile tout entière, et, avant tout, de réjouir le Père. Le banquet préparé par le Père pour ses fils et ses filles est le banquet où Il veut se réjouir de la joie de ceux qu’Il aime.

L’amour du Père

Ainsi se manifeste l’amour du Seigneur pour toutes ses créatures : elles font sa joie et il se réjouit en elles ! Sous peu, le Père céleste pourra dire, en contemplant le visage de chacun d’entre nous : voilà mon fils, ma fille, bien-aimés ! Je me reconnais en eux ! « Je t’ai vu ! », dit le Seigneur à Nathanaël. Le Seigneur nous voit, Il voit la profondeur de notre cœur, Il voit le meilleur de nous-mêmes, Il connaît la pureté de notre personne, Il voit en nous de vrais Israélites, de vrais membres de son Peuple. Le saint Évangile insiste en ce jour sur ce regard divin porté sur chaque personne humaine. De nombreux exemples illustrent le même fait merveilleux : le Créateur pose son regard sur la Samaritaine, sur le Lépreux reconnaissant, sur la Cananéenne éplorée, sur Zachée le converti.

L’échange des regards

Le premier dimanche de Carême, c’est-à-dire aujourd’hui, est la fête de la vision divine et de la vision humaine qui constitue l’essence même de l’Icône. À l’issue de la divine Liturgie, une lumineuse procession entourera l’église, icône du Royaume. Les saintes icônes seront portées à hauteur du visage, avec le plus grand respect, la plus grande conscience, comme les fenêtres par lesquels nous regardons pour y contempler le Seigneur en chair et en os, ainsi que sa Mère très pure et tous ses saints – comme les fenêtres par lesquelles nous sommes vus et regardés. « Je t’ai vu ! », dit le Seigneur. « Tu verras ! Vous verrez ! », dit-Il ensuite. Nous réjouir d’être vus et connus de notre Dieu dans toute notre nudité baptismale, dans la pureté de notre cœur, et au-delà même de nos péchés et de nos vertus, de nos qualité et de nos défauts, c’est-à-dire dans notre personne même, est l’enjeu du Carême et de toute notre vie.

Vivre sous le regard du Père

Le sens profond du saint baptême, auquel se préparent les catéchumènes en ce temps, est de nous initier à vivre sous le regard de Dieu. L’Israélite véritable, dont nous aimerions bien être qualifiés, est celui qui marche devant la face de Dieu. Nous nous appellerons Jacob par notre lutte pour éprouver la force de la présence aimante du Seigneur dans notre vie. Nous serons blessés à vie par son amour. Il nous appellera Israélite véritable et sans détour, Juif par l’Esprit saint et par l’affiliation à la famille du Fils. La rénovation des saintes icônes et de leur culte, que nous fêtons en ce jour, la défaite de ceux qui ignorent que Dieu sait tout de son monde et de chacun de nous, ouvre la carrière du Carême parce qu’elle en est le but ! Glorifier Dieu selon la vraie foi, resplendir en sa ressemblance, le voir et sentir son regard posé sur nous, constituent l’horizon de l’Église. Dans le mystère de l’icône, nous pressentons le mystère de notre propre épanouissement en ce monde et dans le monde qui vient.

(a.p. M.-A. Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 21 mars 2021)