» Le Christ est ressuscité !  »                   » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »               » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »               » Le Christ est ressuscité !  »       

Évangile du Triode, Jugement dernier : Matthieu 25, 31-46.

Le jugement dernier (XVième)

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Redoutable jugement –

Après les dimanches annonçant sur tous les tons la miséricorde divine, chez Zachée, près de la Cananéenne, auprès des paires paradoxales du pharisien et du publicain, de l’idolâtre et de l’orthodoxe, l’évangile de ce jour résonne de façon effrayante. Qu’est devenu ce Père, ce dieu miséricordieux, si bon, si patient, aimant chacun pour lui-même, exempt de jugement, loin de toute image de père fouettard et de dieu punisseur ? Avouons-le : il y a de quoi désorienter les meilleures volontés ! Il y a de quoi justifier la répulsion pour le christianisme de tant de personnes heurtées à jamais par certains passages où les pécheurs sont condamnés. Qu’allons-nous dire à ceux qui commençaient à s’approcher parce que nous leur avions prêché un christianisme de miséricorde ?

Quel argument trouver pour ceux qui pensent ou qui croient que tous seront sauvés ? Mais, en même temps, que répondrons-nous à ceux que scandalisent un pardon proposé aux assassins, aux violeurs, aux fauteurs de génocides et de crimes contre l’humanité ? Pardonner à Hitler, à Staline ? – jamais !, disait une dame interrogée à la radio.

Liberté et miséricorde

« J’ai toute liberté », dit pourtant l’Apôtre, oui, mais écoute l’évangile de ce jour ! En écoutant bien la Parole, il semble que ce soit assez clair. La miséricorde paternelle est sans limite, rien ne la borne, rien ne la fatigue. Mais, de notre côté se trouvent les limites : l’impénitence et l’orgueil de l’un, la revendication d’un autre, la dureté de cœur et l’inhumanité de tant d’entre nous les hommes, constituent autant d’impasses. L’homme, par sa propre attitude intérieure ou extérieure, peut se rendre imperméable à toute miséricorde et à tout amour, infinis pourtant. Le péché met une borne à ce qui n’en a pas. Le péché fabrique un enfer pour l’impénitent. La miséricorde n’est pas n’importe quoi ; la liberté n’est pas n’importe quoi. Nous voudrions que tous soient sauvés. Dieu nous répond avec miséricorde que tous peuvent être sauvés.

La responsabilisation

Et, dans la page eschatologique de ce jour, Il nous dit que sa miséricorde éternelle est une extrême responsabilisation, un appel à être, nous aussi, miséricordieux, si nous voulons jouir de sa miséricorde. Ce n’est pas un calcul : la réalité est que le miséricordieux a un cœur ouvert non seulement aux hommes mais à Dieu lui-même. L’évangile de ce jour est un magnifique appel à communier à la miséricorde divine par toute notre vie, par nos actes et nos pensées. Notre vie ecclésiale et sociale, notre vie personnelle, ne sont pas inconséquentes. Dieu prend les hommes pour des adultes et Il les invite à vivre à son image et pour lui ressembler, Lui le Miséricordieux !

(a.p. Marc-Antoine, Radio Notre-Dame, « Lumières de l’Orthodoxie », 27 février 2022)