L’exaltation du Christ –
Nous nous préparons à accomplir la grande célébration de l’Exaltation de la Croix. L’élévation de la Croix par le saint patriarche Macaire, événement historique lié à la découverte du saint Bois à Jérusalem, est l’élévation du Christ en personne. Mais Celui-ci n’est pas seulement exalté par les plus saints des hommes pour être connu de tous et glorifié par eux : Il s’élève lui-même en sa glorieuse Ascension, autre traduction pour « exaltation », au-dessus de l’ensemble du monde angélique, pour siéger, non seulement « au ciel », mais au-delà et en-deçà de tout ciel, de toute existence rationnelle et spirituelle, « noétique », comme dit la grande théologie. Le Père Lui-même est non seulement au ciel, ou « céleste », mais bien au-dessus de toute intelligence créée ; et, par son saint Esprit, Il exalte le Fils au-dessus des cieux pour y siéger à sa droite.
Le trois-fois-Saint
Réjouissons-nous de glorifier le Seigneur trois-fois-Saint comme atemporel, incréé, incompréhensible et inconnaissable, selon la prière liturgique de l’Église. Le Seigneur Jésus, descendu des cieux, c’est-à-dire venu depuis son domaine angélique et supra angélique, rejoint ce trône qu’Il n’a pas quitté. Il est glorifié comme trois-fois-Saint, non seulement par les hiérarchies angéliques qu’Il traverse, mais également par ceux qui croient en lui et qui, par l’Esprit saint, voient Qui Il est, Lui, le Fils unique engendré et Verbe du Père. Et le Père se glorifie en lui ! C’est pourquoi, s’adressant aujourd’hui au pharisien Nicodème, le Christ atteste que tout homme qui « est né de l’Esprit » et qui croit en lui a en lui la vie éternelle et n’est plus au pouvoir de la mort.
Connaître le Seigneur
La vie éternelle, ce Salut auquel tout homme aspire, et auquel aspirent en connaissance de cause ceux qui croient, est la jouissance parfaite de la vérité, c’est-à-dire la glorification du Fils de Dieu et, par celui-ci, du Père supra céleste, dans l’Esprit de ce même Père. La première personne humaine à avoir joui de ce Salut est la Mère de Dieu. Nos pères dans la Foi les prophètes, et, en tout premier, le saint Abraham, ont connu par le saint Esprit le jour du Seigneur, c’est-à-dire le temps de sa descente parmi les hommes par la glorieuse Incarnation. Mais la Vierge Marie fut le siège, le lieu et le trône de ce miracle stupéfiant qui inscrit au cœur de l’Histoire un glorieux Milieu. Aujourd’hui, nous anticipons la vénération de la Croix et nous concluons dans son après-fête la glorieuse et humble naissance de la Vierge.
La Mère de Dieu
Le Fils de Dieu est descendu dans le sein de la Vierge : aussi est-Il appelé Fils de l’Homme. Si nous vénérons tellement la Mère de Dieu c’est bien parce que, par elle, tout homme peut croire en Jésus Christ et avoir la vie éternelle. Si nous la voyons au pied de la Croix, c’est bien parce que, grâce à elle, le Fils, non seulement est descendu au milieu des temps et au milieu de l’humanité, mais Il a été élevé et exalté. La Mère de Dieu est la première à exalter son Fils et son Dieu, crucifié pour ressusciter, comme l’expriment les grands poèmes liturgiques. C’est par elle que le Père a manifesté la grandeur de son amour pour les hommes, puisque c’est par elle qu’Il a donné aux hommes son Fils. C’est par elle qu’Il le leur a livré, afin qu’en supportant tout de leur part, Il triomphe comme amour indestructible. Le mystère de la Pâque du Fils de Dieu est inscrit, avant l’Incarnation, dans la vocation divine de la Vierge. Joachim et Anne ont conçu et enfanté celle par qui le Salut arriverait dans le monde ; or, le Salut advient par la Croix – par la mort et la résurrection du Dieu-Homme.
Celle qui montre le Voie
En ce jour, le message divin que portent les anges par la liturgie de l’Église encourage tous les croyants à vénérer continuellement la Mère de Dieu, à la supplier pour le Salut de tous les hommes, surtout quand les souffrances que ceux-ci s’infligent les uns aux autres conduit la conscience au bord du désespoir. La Mère de Dieu, debout comme une reine au pied de la Croix du Roi de toute créature visible et invisible, ne se substitue jamais à lui. Mais elle le porte et le désigne à la foi et à la glorification de tous, elle qui montre le chemin du Salut et de l’allégresse supra angélique à notre époque paradoxale qui, avec toutes les générations, la dit « bienheureuse » !
(Radio Notre-Dame, Lumière de l’Orthodoxie, dimanche 10 septembre 2017)
> icône de la Nativité de la Mère de Dieu