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Le publicain et le pharisien : Luc 18, 10-14

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La préparation au grand Carême –

Frères, sans perdre de temps, préparons-nous à entrer dans la période pascale. La grande quarantaine sert à préparer les catéchumènes ; elle est également, pour chacun d’entre nous, les baptisés, un temps de renouveau. Dans les modèles que nous présentent les lectures du saint Évangile, nous voyons comme dans un miroir notre propre vie et les erreurs qui nous éloignent du modèle humain parfait qui est le Christ Dieu. Le lépreux reconnaissant, Zachée, les hommes doués de talents, la Cananéenne jalonnent déjà les jours saints de montée vers la Jérusalem spirituelle où sera célébrée la Pâque du Sauveur. Les figures de ce jour mettent devant notre conscience le charisme de l’humilité.

L’humilité

Celle-ci est à la fois le début et la fin de la vie véritable. C’est par elle que l’homme peut entrer dans le Royaume ; et c’est elle qui fera sa joie dans l’éternité, car l’humilité est l’assimilation à Dieu et la jouissance de son amour. L’humilité n’est pas un sentiment ou une vertu morale ; elle est un charisme divin, donné dans le baptême. Seul Dieu est humble par nature. Selon saint Jean Climaque, elle est « acceptation pleine de joie de l’humiliation, que l’âme reçoit… comme un remède qui soulage… ses maladies » ; elle est la « perte de toute irritabilité », la « défiance de ce qu’on a de bon et le désir continuel de s’instruire » (25, 7). « Il n’est pas dit, continue le même Père : J’ai jeûné ; j’ai veillé ; ou : J’ai couché sur la terre nue ; mais : Je me suis humilié, et aussitôt le Seigneur m’a sauvé Ps.114, 6 – (14).  « L’humilité est la porte du Royaume» (30). « Si, avec un sentiment profond du cœur, nous estimons que notre prochain est meilleur que nous à tous égards, la miséricorde est proche de nous » (31). « L’humilité est la doctrine spirituelle du Christ, doctrine qui vient s’unir spirituellement et dans le secret du cœur à ceux qui en ont été jugés dignes, doctrine que les paroles humaines ne peuvent exprimer » (38). « Celui qui demande à Dieu moins que ce qu’il mérite, recevra sûrement plus qu’il ne demande. C’est ce que montre clairement l’exemple du Publicain : il demandait le pardon, mais reçut la justification. Et le Larron demandait seulement au Seigneur de se souvenir de lui dans son Royaume, mais il reçut le paradis tout entier en héritage » (52).

La porte du Royaume

Nous comprenons pourquoi l’humilité est présentée au croyant à la porte du saint et grand Carême, puisqu’elle est la perle rare que cherchent ceux qui veulent « entrer dans la joie de leur Maître », comme il a été dit au « bon et fidèles serviteur ». Le Seigneur Jésus veut principalement nous faire partager ce trésor. « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, dit-Il, et Moi Je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car Je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger » (Matthieu 11, 28-30). Dieu seul est humble par nature : Il nous offre de communier à son humilité. Et celle-ci est facile et légère parce que la grâce du saint Esprit est facilité et légèreté.

La nourriture de Carême

L’orgueilleux se révolte devant les insupportables humiliations. Pour l’humble, celles-ci ne sont que des gouttelettes sur le plumage d’un oiseau. C’est ce que le Christ appelle « être trouvé juste » – non pas conforme à une loi, orthodoxement correct, mais transfiguré par la justice du Fils unique et Verbe de Dieu, qui est une communion avec le Père, une obéissance et une confiance pleine d’amour envers lui, un « ajustement »,  en quelque sorte, à sa sainte volonté. « Ma nourriture, dit le Christ, est de faire la volonté de mon Père ». Or, c’est par l’humilité que l’on s’alimente ainsi. Pour le Carême, il nous est offert de nouvelles nourritures trouvées dans la Parole de Dieu, le banquet suave de l’humilité qui n’est que joie, amabilité, amour du Père et du prochain.

(Radio Notre-Dame 21 février 2016)