Le mystère de l’Église –
Après la Pentecôte, ou plutôt dès la Pentecôte, se manifeste le mystère de l’Église. Celle-ci n’a pas été fondée exclusivement ce jour-là. Elle prend racine au Paradis, quand Adam et Ève étaient ces « deux ou trois réunis » au Nom du Verbe (Matt 18, 20) qui leur parlait et qui se trouvait ainsi au milieu d’eux. Toute la tradition biblique constitue ensuite la substance même, non de l’humanité en générale, mais de l’Église en tant qu’Alliance divino humaine. Nous nous émerveillons de la réalité ecclésiale, rassemblement de personnes par le Seigneur et constitution d’un peuple précis, le Peuple de Dieu. L’Église est constituée de ceux et celles qui marchent consciemment devant la Face de Dieu et qui sont en dialogue avec celui-ci par la foi.
Le fondement nouveau de l’Alliance
L’Église en tant que Peuple de Dieu structuré par l’Alliance a trouvé un fondement nouveau et extraordinaire par le fait que le Verbe, qui est le partenaire par excellence de cette alliance, est devenu chair et est devenu homme. Incroyable, incompréhensible, insaisissable, indescriptible : Celui qui, au principe de tout, dit « que cela soit ! » ; Celui qui, au Paradis, s’adresse à la première humanité ; Celui qui dialogue avec Abraham sous la voûte étoilée, et avec le grand Moïse dans le désert ; Celui qui, par le saint Esprit, a parlé par la bouche des prophètes – Celui-là, le Verbe éternel du Père, ne s’est pas contenté d’être en dialogue avec son peuple et Il est devenu membre de son propre peuple, chair de sa chair, en se faisant chair dans le sein de la Vierge d’Israël – mystère stupéfiant…
L’Esprit de communion
La Descente du saint Esprit est la Couronne de l’Église dont le Verbe, le Dieu-Homme Jésus Messie, est la Tête et qui est le Corps sanctifié de Celui-ci ! Aujourd’hui, nous faisons mémoire des saints Pères des six premiers conciles œcuméniques, réunis successivement à Nicée, à Constantinople, à Éphèse, à Chalcédoine, et puis, de nouveau, à Constantinople et à Nicée. Le mystère de l’Église se manifeste dans ces événements conciliaires : au milieu de deux ou trois, en l’occurrence deux ou trois cent, se tient le Verbe incarné, invisiblement et corporellement présent. L’Église est ainsi paradisiaque, prophétique, apostolique et patristique. Le Verbe, qui s’est adressé aux prophètes et qui s’est adressé à son peuple par leur bouche, s’est tenu corporellement au milieu des douze apôtres qu’Il avait choisis ; Il leur a parlé et Il a parlé par eux. De même, Il s’est adressé aux successeurs des Apôtres que sont les évêques confesseurs de la vraie foi, et Il a parlé par eux au sein des grandes réunions conciliaires.
Unicité de l’Alliance
Ceux dont parle le Christ aujourd’hui, ceux qui « viendront du levant et du couchant prendre place à table avec Abraham, Isaac et Jacob » sont justement les saints Pères, par la foi successeurs des prophètes et des apôtres. Soulignons encore une fois l’unité et l’unicité de l’Alliance, l’unité de foi de tout le peuple de Dieu. Et ces saints Pères sont nos pères dans la Foi, nous sommes leurs fils spirituels, comme nous le sommes des prophètes et des apôtres. L’ensemble du Corps ecclésial – l’ensemble du Peuple de Dieu et sa catholicité – est prophétique, apostolique et patristique.
Fidélité
Nous, évêques, prêtres, diacres et laïcs qui avec les Pères voulons garder la Tradition et l’Alliance, nous venons de tous les horizons, du levant, du couchant, du Nord et du Sud, du judaïsme comme tous les premiers baptisés et du paganisme comme le centurion de ce jour. À nous tous s’adresse le Fils rempli de l’Esprit du Père pour nous encourager à être fidèles à son alliance, son unique alliance articulée en tant de chapitres, et qui fait de nous son Peuple, le grand peuple sacerdotal qui, avec les saints Pères et tous ceux qui ont été, depuis le Principe, agréables à Dieu, offre, pour le Salut du monde, le grand Sacrifice non sanglant.