Un message de confiance –
Aujourd’hui, nous faisons mémoire des Pères des six premiers Conciles œcuméniques et de la découverte, ou « invention », des reliques de saint Séraphim de Sarov. Tel est le mystère de l’Église : conciliarité des pasteurs, ou catholicité, et fondement dans les reliques des saints, ou sainteté. Au centre, le saint Évangile, présence visible et invisible du Verbe fait homme, rayonnement de son message divino humain. Aujourd’hui, comme chaque dimanche, nous entendons un message proposé à notre temps. « Aie confiance, mon enfant ! » est le message que nous et nos contemporains avons besoin d’entendre. Nous avons besoin d’entendre la voix paternelle de Dieu nous appelant « mon enfant ». C’est extraordinaire que Dieu appelle l’homme ou la femme de tous les jours son enfant !
L’a priori du pardon
Dans les périodes troublées que nous traversons, nous avons besoin d’être pardonnés à priori, avant même d’avoir sollicité le pardon ou d’avoir confessé la foi dans le Père, dans son Fils et dans son Esprit. Le Père envoie dans le monde son Fils et son Esprit avec le préalable du pardon. Il voit notre humanité, notre époque, notre société, telles qu’elles sont : paralysées ! Quand tout semble perdu, quand nous semblons définitivement paralysés, nous entendons un message divin de « confiance » – un a priori de confiance. Qui parmi nous osera croire qu’il peut avoir confiance, quand tu suis l’information ou la désinformation, quand les médias, tous les jours, te donnent des raisons sérieuses de t’inquiéter ? Mais le Seigneur nous dit, comme Il le fait dans les psaumes, d’avoir confiance, non dans les hommes, également paralysés, mais en lui, le Sauveur. Lui n’est pas paralysé du tout ; au contraire, Il est libre de la grande liberté de l’amour par laquelle Il a fait exister toutes les créatures et par laquelle Il vient au milieu d’elles, en Personne et par la personne des pasteurs et des saints.
N’aie pas peur !
Notre dieu est un dieu libre et souverain et c’est pour cela que nous pouvons avoir confiance. La confiance en Dieu nous tire de la paralysie car, ce qui paralyse le plus les hommes, c’est la peur. Depuis le début de l’épidémie surtout, les hommes ont été gagnés par la peur de la maladie et de la mort. Une grande paralysie a gagné le monde, sa vie sociale, sa vie économique et même sa vie religieuse. Plus d’un paroissien déserte son église. Plus d’un citoyen souffre du chômage. Plus d’un d’entre nous redoute même de s’approcher de son semblable. Les visages sont masqués. Seuls parlent nos regards. Peu d’entre les hommes se tournent avec confiance vers leur Père céleste car peu le connaissent ; peu entendent la parole de ce jour : « aie confiance, mon enfant ! » Or, notre Dieu, le dieu libre, le dieu de la liberté, est venu, que cela se sache, donner aux hommes une grande « liberté », la faculté du mouvement, de l’initiative, de la créativité, de la sanctification de soi à la ressemblance du dieu saint, souverain et libre. Dieu est venu dans son monde paralysé pour « communiquer sa propre liberté d’exister, d’être, de se mouvoir et d’aimer. « Soyez libres ! N’ayez pas peur ! Vous êtes mes enfants bien aimés ! », dit le Père par la voix du Fils dans la liberté de l’Esprit !