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Treizième dimanche après la Croix : Luc 13, 10-17

Moise

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Il vient –

Le Fils de l’Homme vient dans le monde, tel est le mystère de Noël, nous l’avons déjà dit, dimanche dernier. « Avent » veut dire venue : Il vient, Il ne cesse de venir, Il n’a cessé de venir dans son monde, d’une façon ou d’une autre, quand Il a parlé directement à Adam au Paradis, à Noé, à Abraham – Il venait parler à l’homme qu’Il avait créé. Le premier fruit du façonnement de l’homme est bien la rencontre du Créateur avec la seule créature qui lui ressemble : l’homme. Il est venu rencontrer Moïse dans le désert pour, depuis le buisson qui ne se consumait pas, lui dire son Nom : Je suis ! Je suis ! Je suis ! Il vient parmi les hommes, les rencontrer, leur parler, se révéler à eux, jouir de leur amour, de leur réponse.

Il se complaît parmi nous

Dieu se trouve bien parmi les hommes. Il est parmi nous, et il s’y trouve comme chez lui. Pensons au bonheur qui est celui de Dieu au milieu des hommes parmi lesquels Il se complaît. Peut-être est-ce là un des grands mystères de la Nativité du Sauveur : Dieu parmi nous ; Dieu avec nous ; et nous avec lui, heureux de nous trouver à ses côtés, dans sa lumière, dans la chaleur de son amour. Tel est de toute éternité, selon plusieurs saints Pères, le projet divin : devenir homme pour se communiquer aux hommes comme amour indicible et délicieux ; pour entendre cette exclamation des hommes le jour de la Transfiguration : comme on est bien ici avec toi, ô Dieu ! Gloire à ta présence qui nous sauve ! Gloire à ton amour qui nous transfigure !

Le bonheur des créatures

Pensons au bonheur et à la joie, non seulement des créatures non douées de raison, mais surtout de celles qui peuvent parler et chanter – les anges, les bergers – ou exprimer leur bonheur et leur adoration par des présents – ces aimables rois appelés mages et venus de très loin pour jouir de la présence du Dieu-Amour – pour être avec celui qui est avec nous – pas longtemps, car ils sont repartis, comprenons-les : ils venaient de loin ! Or, l’humanité ayant mésusé de sa liberté, Dieu s’est adapté à la situation dans laquelle elle s’était mise par erreur.

Dieu s’adapte

En venant, comme prévu, dans son monde, Il a trouvé bon de rendre la vue aux aveugles, de faire marcher les boiteux, et, comme aujourd’hui, de délier les enchaînés. Il est donc venu, et Il continue donc à venir, pour délier. Qu’est-ce qui nous lie ? – toutes sortes de lois très utiles, naturelles, religieuses, civiles, psychologiques, physiques. Tout nous lie. Plutôt nuisibles, le péché et les passions également nous lient : toutes les formes d’addiction, comme on dit, de tous les temps et du nôtre – à la jalousie, à la colère, au jugement d’autrui, à la vanité, à l’orgueil, à l’argent ; dépendance sexuelle, addiction à la boisson, à la nourriture, au confort, à la sécurité, etc.

Addictions

Ces dépendances sont des lois non naturelles auxquelles nous nous sommes asservis, ou auxquelles nous ont asservis les autres. Nous vivons très peu naturellement, et beaucoup culturellement : pourquoi pas ? Mais c’est une servitude… Les préjugés, les choix culturels, l’éducation, nos projets de vie limités à ce monde, la préoccupation bien compréhensible du lendemain et de l’intégration sociale, la peur de la solitude, l’obsession du plaisir, ce sont des lois de toutes sortes qui nous lient. Même la Loi donnée par le Christ à son peuple est un lien, très bon, une alliance, une fidélité réciproque.

Délier n’est pas abolir

De toutes les lois, même de celles qu’Il a données, à plus forte raison de celles dont nous nous sommes affublés, le Seigneur vient dans le monde nous délier par le don de l’Esprit. Nous ne pouvons regarder que ce monde, incapables de regarder vers le haut. Le bébé de la grotte sauve par la Croix d’amour, pour que nous levions les yeux vers la droite du Père, d’où Il vient et où Il retournera.

(Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », dimanche 10 décembre 2017)

> icône du prophète Moise