« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Troisième dimanche après la Pentecôte : Romains 5, 1-10 et Matthieu 6, 22-33

13 aout MAXIME 2008

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L’ascèse de l’insouciance –

L’insouciance qu’enseigne notre Maître est une ascèse très élevée. Qui peut s’exercer tous les jours à un tel abandon ? Enfants, famille, travail, impôts, école, vacances, santé, habitat, tout nous soucie. L’homme contemporain est « stressé », comment lui prêcher l’insouciance ? Celle-ci est un charisme, nous ne pouvons pas nous forcer à être insouciants ! Nous pouvons demander au Christ de nous accorder, par la grâce de son Esprit très saint, de vivre, sinon dans l’insouciance, du moins dans une confiance pure en sa miséricorde.

Saintes vacances

Tous ne partent pas en vacances. Certains ne partent jamais. Certains partent quand ils le peuvent, quand ils peuvent s’offrir le luxe de l’insouciance. Partir… laisser les soucis et le stress de l’année derrière soi, faire une pause ; se mettre au vert ; prendre du recul… Ces expressions disent le besoin de l’homme de vivre libre, sans besoin et sans souci. C’est vrai qu’il y a le danger de l’égoïsme, d’une mauvaise insouciance qui n’est que de la négligence ou de la paresse. Mais il y a également l’aspiration à une vie naturelle, un rêve paradisiaque, le souvenir d’une époque où l’homme, à l’image de Dieu, ne connaissait ni le besoin, ni la convoitise, ni l’inquiétude du lendemain. Et nous essayons, quelquefois maladroitement, de retrouver cet état que notre âme collective a connu et dont elle se souvient. La « vie » plus importante que le vêtement et la nourriture… Nous sommes vivants, d’âme et de corps ! La vie est – quelquefois… souvent… – belle !

Un canon pour les vacances

Le Seigneur – à ceux qui partent ou qui partiront en vacances ! – donne un « canon », comme disent les pères spirituels, une mesure, une référence. Quel est ce « canon » ? – l’admiration et l’émerveillement devant les créatures : « regardez les oiseaux du ciel ! » ; « regardez les lys des champs : comme ils poussent ! » Dieu Lui-même s’émerveille des créatures, comme Il le fit au Premier jour : comme c’est bon, et beau, et bien ! (Gen.1). Ces exclamations divines suggèrent entre autres « l’esprit vacances » : « regarder », s’émerveiller, s’arrêter pour voir, non seulement la beauté extérieure des êtres, mais la sagesse divine qui s’exprime à travers elles : « votre Père céleste les nourrit ! » Apprenons ainsi à voir la générosité paternelle de Dieu en tout ce qui nous entoure.

La mortalité

Nous apprendrons également la dignité qui est la nôtre parmi toutes les créatures : « N’êtes-vous pas plus importants qu’eux ? » Au milieu de la Création fut placé l’Homme, façonné à l’image de Dieu et pour lui ressembler, et pour être un roi et un dieu créé, comme dit saint Maxime. Parmi les créatures, en vacances et pendant toute l’année, nous sommes appelés à être rois. Nous avons été sacrés responsables de l’air, de l’eau, de la terre et du feu. La conscience écologique dont on parle à juste titre découle de ce statut fondamental. Et en même temps, comme l’herbe de ces champs dorés que traversent nos autoroutes, nous pouvons mourir « demain » : nous sommes des rois et des dieux mortels. La saine insouciance n’est pas celle qui l’ignore. Au contraire, la pensée de la mort nous libère déjà de la nonchalance et nous prépare à une plus belle beauté, celle dont la Transfiguration, au cœur de nos vacances, resplendit en avant-goût, non du Paradis, mais du Royaume.

(radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 7 juillet 2019)