« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »  

L’Église, école de prière

Gleb Kaleda

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Le Christ, Maître de la prière –

L’Église en général est l’école par excellence de la prière. Le Christ, le Fils unique et Verbe de Dieu, quand Il était visiblement présent parmi ses disciples, leur apprenait à prier. Il les enseignait d’abord par l’exemple, comme le montrent de nombreux passages du saint Évangile (Matt 14, 19 ; 15, 36 ; 26, 42 et 44 ; Marc 7, 33 ; 14, 34-39 ; Luc 9, 16 ; Jean 11, 22 et 41-42 ; 17, 1-26). Le Seigneur Jésus était un ascète et un maître de la prière. Tout particulièrement, à ses disciples qui le lui demandaient, Il apprit à prier le Père céleste (Matt 6, 9-13) et plus d’une fois on l’entend enseigner la prière (Matt 6, 5-15 ; 7, 7-11 ; 18, 19-20 ; Luc 11, 1-13 ; 18, 1-8, etc.). Les saints apôtres ont continué cette école de prière instituée par leur Maître et Seigneur. Ainsi, c’est dans l’Église, en tant qu’héritière de la tradition biblique et apostolique, que l’être humain retrouve, grâce au Verbe incarné, ce qu’il connaissait au Paradis : la grâce de s’adresser librement à son Créateur.

La famille, école de prière

Les diverses formes de communauté qui articulent le mystère de l’Église constituent autant de petites ou grandes écoles de prière. La famille chrétienne, comme la famille juive dont elle procède, est le lieu premier où la personne humaine apprend à s’adresser à Dieu. Les parents et les parrains, les évêques, les prêtres et les diacres, lorsqu’ils rendent visitent au foyer des baptisés, donnent l’exemple de la prière, y invitent et, éventuellement, donnent un enseignement pratique : comment disposer un petit autel domestique ; quelles icônes y placer à côté du saint Évangile et de la Croix ; comment offrir la lumière et l’encens ; comment prier pour les vivants, les malades, les défunts et le monde entier. Les parents eux-mêmes sont à considérer comme des pédagogues de la prière auprès de leurs enfants, en leur donnant l’exemple et en leur montrant comment s’adresser à Dieu. Dans L’Église au foyer, le prêtre Gleb Kaleda montre très bien cela.

L’école paroissiale

La paroisse, réunion des foyers, des petites fraternités et des personnes vivant seules, est le milieu où la tradition de la prière se répand. On y apprend comment participer aux offices, comment suivre le gestuel, quelles offrandes apporter au Seigneur, quelles prières fixes les saints Pères nous ont léguées : tout cela, avec la base solide des psaumes, se trouve dans les livres de prière que la paroisse met à la disposition des fidèles. Le prêtre, le diacre, les parrains et les fidèles plus expérimentés jouent un rôle important dans la transmission du patrimoine de prière. Bien entendu, c’est l’Esprit saint lui-même qui nous apprend à prier, de sorte que les prières fixes de la tradition apostolique et patristique deviennent nos prières. L’essentiel de la méthode de cette école de la prière qu’est la paroisse, comme la famille elle-même, réside dans l’appropriation de l’expérience des saints. De façon plus particulière, dans plusieurs paroisses, on se réunit pour apprendre à prononcer la prière du Nom de Jésus.

L’oraison monastique

La troisième forme de communauté est le monastère. Celui-ci est spécifiquement organisé comme une école de prière. Tout le programme de la communauté monastique est conçu depuis l’origine pour, non seulement favoriser la prière par la tranquillité, mais encore pour donner à la personne accès à l’expérience de prière qui procède des Apôtres et des Pères, suivant l’enseignement du Sauveur. Cet accès se trouve principalement dans l’obéissance. En effet, on entre dans l’expérience de la prière du Messie en renonçant à soi, à son individualité, à ses fantaisies et à l’amour égoïste de soi-même. La force du milieu monastique consiste dans le fait d’initier à la prière par l’ascèse, c’est-à-dire par l’exercice continuel à faire la volonté du Père. La lecture continuelle de la parole de Dieu rend cet apprentissage facile et gratifiant.

L’initiation par les sacrements

Et ceci est en fait la méthode même de l’Église. Dès le pré baptême, le catéchumène fait acte de renonciation à Satan et de jonction au Christ, ce qui est le fondement premier de la prière. Ensuite, il proclame la foi de l’Église, ce qui est encore la base de la prière ; ensuite il est immergé dans la vie du Christ Sauveur, Celui par excellence qui prie le Père ; puis, il est oint de la grâce du saint Esprit, c’est-à-dire du charisme même de la supplication et de la louange. Enfin, il est admis à participer avec le peuple de Dieu à la prière suprême : l’oblation eucharistique, prière pour le monde et pour tous les hommes. Tous les sacrements, toutes les formes liturgiques sont des initiations à la prière. On peut dire, sans se tromper, qu’une des raisons de devenir chrétien et de participer à la vie de l’Église, c’est d’apprendre méthodiquement à prier et d’en recevoir le charisme par le saint Esprit. En effet, si l’Église est l’École par excellence de la prière, c’est parce que le saint Esprit y fait habiter la plénitude de ses dons, et parce que le Christ, l’Orant par excellence, y est invisiblement présent par la grâce de ce même Esprit.

> Photo de Gleb Kaleda