« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Deuxième homélie pour tous les saints

Moise

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La fête de tous les saints –

Nous faisons mémoire aujourd’hui de tous les saints qui ont vécu à toutes les époques et dans tous les pays de la terre. Nous célébrons l’universalité de la sainteté humaine, au-delà des différences de culture, d’ethnie et de genre. Cette manifestation liturgique signifie clairement que le fruit de la Pentecôte est la sanctification de l’homme au sein de l’Église du Christ, le corps et la chair du Dieu Homme. La place de cette célébration au dimanche qui suit immédiatement la Pentecôte est donc logique, et elle est traditionnelle dans toutes les régions. Son transfert au mois de novembre dans les pays occidentaux au 9ème siècle ne nous permet pas d’oublier sa position ancienne dans la grande pédagogie du cycle liturgique. Cette position correspond au sens théologique de la sanctification.

Les fruits de l’Esprit

La sanctification par l’Esprit saint de ceux qui croient en Jésus Seigneur est appelée déification ou divinisation de l’homme. L’Église s’étend partout où est confessée la vraie foi : elle n’a pas d’autres limites. Et la sanctification consiste à promouvoir dans les membres de l’Église la vie « personnelle » ou « hypostatique ». La personne transcende les caractères naturels ou culturels, ou les formes d’individuation que connaît l’homme, et qui développent plus ou moins sa personnalité. La personne n’est pas la personnalité. Elle est ce sujet profond par lequel chacun peut, de façon de plus en plus intime et authentique, dire « je », ou « je suis », à la ressemblance de la Divinité qui, précisément, dit « Je suis ! Je suis ! Je suis ! » au prophète Moïse. Telle est l’œuvre de l’Esprit : donner accès à la vie « personnelle » à tout homme qui met sa foi en Jésus Seigneur.

L’avertissement

Mais le Seigneur Jésus, dans l’évangile de ce jour (Mt 10, 32-33, 37-38 ; 19, 27-30) nous nous met en garde à l’égard de l’ennemi de la sainteté : la honte de Dieu. Souvent dissimulons notre foi, disciples que nous pensons être. Au sujet de Jésus, nous dirions presque, avec l’apôtre Pierre : « je ne connais pas cet homme ! » Nous nous cachons souvent d’être chrétiens et d’être orthodoxes ; nous n’assumons pas souvent nos convictions religieuses devant ceux qui ne croient pas, les membres de notre famille, ou nos collègues de travail. Certains ont honte des icônes de leur salle à manger où leurs visiteurs risquent de les voir, et les cachent dans la chambre à coucher. D’autres ont honte de se signer en se mettant à table, même chez eux, et, à plus forte raison, chez les autres et dans un lieu public comme le restaurant ou la cantine.

L’apostasie

On a honte de demander des congés pour motif religieux, pourtant légaux. On a honte de manger et de penser de façon non conforme avec les autres, de tenir les jeûnes. Certains prêtres ont honte de porter publiquement les signes de leur ministère. On tient à ses amis, on a peur d’être déconsidéré, etc. Or, cette honte d’être chrétiens orthodoxes, ou cette façon de nous excuser d’être croyants, correspondent à une véritable apostasie. Renier le Christ, ou transformer notre confession de foi en opinion strictement privée ou nationale, la relativiser par conséquent, affaiblit plus que tout le corps ecclésial. En ce dimanche de tous les saints, le Christ désigne le péché de la honte, apparu après la désobéissance du Paradis et qui empêche l’homme de retrouver la familiarité avec Dieu.

La sainteté des membres de l’Église

Simultanément, non seulement en ce jour de célébration de la sainteté universelle, mais tous les jours, nous nous émerveillons de la sainteté que nous trouvons dans l’Église. Combien de saintes personnes, de justes, d’innocents, de gens humblement priants, de disciples obscurs et efficaces du Christ et de ses commandements ! Combien de saints évêques, de saints prêtres, de saints diacres, de saints fidèles ! Les prêtres en témoignent : dans la confession, ils se trouvent très souvent petits devant telle femme ou tel enfant : comme cette personne est proche du Seigneur, plus proche que je le suis ! Si souvent nous admirons le discernement, l’authentique expérience de foi, la justesse de la pensée religieuse, la pureté de cœur de nos frères et de nos pères dans la Foi.

Innombrables sont les vrais membres du Christ et les agents de son amour et de sa sagesse. Il est important de témoigner de la sainteté et des vrais charismes que nous rencontrons dans tous les milieux chrétiens, car c’est l’un des attributs fondamentaux de l’Église : « je crois en l’Église sainte ! » Or l’Église, nous en faisons tous les jours l’expérience, est sainte par la sainteté de ses membres. C’est un émerveillement et un fréquent motif de louange. Rendons grâce les uns pour les autres et nous verrons la sainteté du Christ les uns dans les autres.

Les saints qui s’ignorent

En rendant hommage à la sainteté universelle nous désignons également la présence dans la société civile de quantité de personnes admirables par leur dévouement, leur sagesse, leur sérénité dans l’épreuve et leur esprit de sacrifice – notamment pendant la pandémie que nous venons de vivre. Nous connaissons tous ces athées ou ces agnostiques dont le comportement et la vie  nous rendent humbles. Bien sûr, la sainteté est indissociable de la connaissance de Dieu qui fait le louer, l’aimer et le servir. Mais voici des personnes qui, sans la connaître, sans même savoir que Dieu existe, font sa volonté.

Dans une admirable page (Rom. 2, 10-16), saint Paul rend hommage à « toute personne qui fait le bien », à ces « païens, qui n’ont pas la Loi de Moïse, et en accomplissent par nature les prescriptions » ; qui, « sans la posséder, l’incarnent pour eux-mêmes » et « montrent la réalité de cette loi inscrite en leur cœur ». Admirables germes de sainteté ! En faisant le bien, c’est-à-dire la volonté de Dieu, l’être humain s’approche naturellement de Dieu et s’assimile progressivement à lui. Au dernier Jour, au Jugement ultime, le Seigneur « jugera tous les secrets des êtres humains ». Tous nos amis incroyants, justes et, sans le savoir, agréables au Dieu de l’univers, seront reconnus par le Christ qui les appellera « amis de son Père », et ils seront bien étonnés ! Notre glorification de la sainteté de tous les temps et de tous les lieux est inclusive ; elle rend témoignage à tout levain de sainteté dans la pâte humaine.