« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Quelle est l’activité des justes dans le Royaume des cieux?

isaac_the_syrian

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Espace et temps –

L’activité ou les activités concernent, semble-t-il, la figure de ce monde. Dieu Lui-même agit à l’intérieur de l’espace et du temps qu’Il a créés. Le Père, le Fils et le saint Esprit, agit continuellement dans le monde. Toutefois, dans le Royaume, Dieu n’agit pas: Il est, Il existe, Il aime, Il rayonne de bonté et de vérité, Il se glorifie dans sa propre gloire. L’idée d’action suppose donc, me semble-t-il, l’espace et le temps, donc le plan de la créature.

Le monde angélique

Les anges, par exemple, agissent dans la Création, notamment auprès des hommes, et leur action consiste principalement dans la transmission des messages divins. Ils ne sont pas hors du temps ou de l’espace. Au degré le plus haut de leur activité, ils sont tournés, non pas vers les hommes et les créatures, mais vers le Créateur. Leur activité est alors, comme on le sait par les saints mystères, une glorification continuelle de la Divinité, éventuellement accompagnée de danses. Le mouvement, comme toute action, appartient au monde créé.

Le monde divin

Dieu ne se meut ni ne devient. Mais par économie Il a choisi de devenir, en se faisant chair et se faisant homme, et de se mouvoir. Avant même de se faire homme, Il a agi dans l’Histoire, c’est-à-dire au sein de l’espace et du temps créés. C’était également par économie. La création du ciel et de la terre n’était pas une action; elle était un vouloir précédant l’action divine qui fut la manifestation de l’amour divin dans la Création.

Les justes en ce monde

En ce qui concerne les hommes, les justes comme les pécheurs agissent dans le monde. Les premiers font la volonté de Dieu. Les seconds s’en éloignent ou même s’y opposent. C’est également le cas des anges: les fidèles font la volonté de Dieu; les révoltés lui désobéissent constamment. Les justes, qu’ils soient des anges ou des hommes, persévèrent dans la justice c’est-à-dire dans la volonté de Dieu; les pécheurs, persistent dans la désobéissance et y trouvent une nature illusoire, faisant exister ce qui n’existe pas, c’est-à-dire le mal. Telle est la situation du monde, soumis à trois volontés, selon l’enseignement des Pères (saint Isaac le Syrien): le vouloir divin, le vouloir humain et le vouloir satanique. Les justes veulent ce que veut le Père; les pécheurs veulent ce que veut le Diable, et ils ont le Diable pour père.

Les justes et le Royaume

Au Paradis, l’humanité première faisait la volonté de Dieu. Sous l’instigation du Diable, elle fit la volonté de celui-ci. Le Christ appelle les hommes, non au Paradis, mais au Royaume -. Celui-ci n’est habité que par ceux et celles qui font la volonté du Père car c’est en cela que consistent la royauté et le règne de Dieu. Le premier, à notre connaissance, qui fut citoyen, non du Paradis, mais du Royaume est le Bon larron Dismas. Nous voyons qu’il entra dans le Royaume par le repentir et la foi en Dieu. D’après la Parole, nous pouvons croire que, le repentir étant la porte d’entrée dans le Royaume, c’est également une vie juste et pure qui ouvre cette porte (cf. Matthieu ch 25, 31), ou encore la vigilance (Matthieu 24) et la foi. La Parole nous dit encore que les justes “resplendiront comme le soleil”.

Les justes resplendissent

En somme, nous pouvons penser que les justes dans le Royaume n’ont pas d’activité en tant que telle. Leur mode d’existence est celui auquel la divine liturgie les a initiés. Ils n’agissent pas. Ils ne “font” rien. Ils célèbrent, ils louent Dieu, ils l’aiment, le glorifient sans cesse (cf. Luc 1, 46-55) et se réjouissent de son amour. Ou bien considérons-nous que la prière est action ? Surtout, ils resplendissent, ils éclatent de la lumière divine (Matt 13, 43;cf. st Maxim le C. Réponses à Thalassios 13); ils sont des lumières dans la lumière; ils irradient ; ils surpassent les anges, parce qu’ils sont tout ressemblants à Dieu qui les a faits à son image et pour sa ressemblance (cf. l’hymne des Béatitudes). Si l’on peut appeler cela une activité, disons que leur activité consiste à exister de façon innocente à la ressemblance du Créateur, et à jouir les uns envers les autres d’une inépuisable communion interpersonnelle. C’est la béatitude des justes. Ils sont passés du devenir à l’être ou, pour mieux dire, ils deviennent infiniment ce qu’ils sont.

Le siège des justes

Toutefois, ils ne se contentent pas de jouir pour eux-mêmes de ce bonheur des élus. Par amour du vouloir divin, les justes, qu’ils soient au Paradis ou qu’ils soient dans le Royaume, sont tournés vers les hommes; ils rendent grâce à Dieu pour eux; ils intercèdent pour le pardon de leurs péchés; et ils constituent pour eux un exemple permanent de vie, de bonheur, d’amour parfait et de joie, répercuté dans les saintes Icônes. Mais ceci n’est pas vraiment une activité: c’est un souci et une préoccupation; c’est une intercession et un plaidoyer en faveur de tous les hommes. C’est pourquoi il est dit qu’ils jugeront les juges de ce monde, en siégeant au redoutable tribunal du Souverain Juge (Apoc.4, 4).

Agir est du monde

Ainsi, la préoccupation de l’agir et du faire appartient à ce monde; elle appartient selon une certaine mesure au Ciel, c’est-à-dire au monde angélique, qui est tout de même un monde actif; elle n’appartient pas au Paradis, qui est le lieu où les justes attendent la Résurrection et le Jugement ultime (cf. Pr.10, 28); elle n’appartient pas au Royaume car celui-ci n’est plus soumis au devenir et il est la satisfaction totale des créatures qui en sont dignes. Une question qui reste en suspens est celle de l’articulation entre le Paradis et le Royaume.

> icône de saint Isaac le Syrien