« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Peut-on se passer de Dieu ?

présentation du calice

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Bonne question ! –

Presque chaque mois, en France, dans une revue ou une autre, un journal ou l’autre, un article reflète la préoccupation contemporaine à l’égard de Dieu. On pourrait faire le recensement de tous les articles ou dossiers publiés au cours de cette année, qui n’est d’ailleurs pas finie ! C’est ainsi que le Nouvel Observateur a eu comme titre parmi d’autres : « Peut-on se passer de Dieu ? »

« Théodépendance »

Les hommes cultivent bien des dieux et des divinités dont ils ne pourraient se passer. Ils ne peuvent se passer de dieu, d’un dieu, une de ces idoles auxquelles ils consacrent le meilleur d’eux-mêmes : des bonnes divinités comme l’art, la science, l’engagement politique et social, ou un passe-temps quelconque – et des divinités plus inquiétantes comme la drogue, la jugement d’autrui, toutes sortes de dépendances dont l’être humain ne peut plus se passer. « Plutôt mourir que me passer de télé », disait quelqu’un… Le dieu suprême de notre civilisation est le Plaisir, comme l’ont déjà dit Nerval et Baudelaire, divinité tyrannique et insatiable. Derrière tout cela, il y a souvent la divinité du « moi » : celui-ci ne rêve que d’être un dieu ou une déesse pour les autres, et de cette chimère non plus il ne peut se passer. La religion elle-même est quelquefois l’idole de nombreux qui croient croire… Toute personne rencontrée, nous pouvons nous interroger à son sujet : quel est son dieu ? Quelle est son idole ? Le moraliste La Bruyère montre dans les Caractères l’être humain asservi à ses dieux. Nous ne vivons pas dans un monde athée ; nous vivons dans un polythéisme de fait ; et, d’un dieu avec un petit d, l’homme ne peut se passer.

La grande indifférence

En revanche, Dieu, le Seigneur du ciel et de la terre et tout ce qu’ils renferment, nous nous en passons souvent fort bien. Toute notre vie, même chez nous les chrétiens, s’organise souvent sans lui. Nombreux ceux qui vivent ainsi, dans l’indifférence totale à l’existence d’une telle réalité, à plus forte raison d’une telle personne. Se passer de Dieu consiste à ne jamais rien lui demander, à ne jamais tenir compte de son avis, à organiser toute notre vie comme s’Il ne s’était jamais exprimé dans la Bible, par exemple, ou à travers l’exemple des saints ; à ne jamais rien faire pour lui, ou bien seulement de temps en temps. Soit il n’y a pas de Dieu, et, selon Diderot, cette pensée n’effraye personne ; soit il y en a un, mais c’est comme s’il n’y avait « personne », cela ne change rigoureusement rien à notre comportement, à notre pensée, à nos choix de vie ; et tout va bien comme cela. Certains s’en flattent : ma religion est la meilleure – je ne prie pas, je ne fais pas de carême, je ne vais pas à l’église, et je vais très bien ! Cela n’empêche pas le monde de tourner ! En fait, Dieu, s’Il existe, n’a aucune espèce d’importance, et l’être humain vit, ou croit vivre, très bien ainsi, puisqu’il a les autres divinités, surtout lui-même, à qui il passe tout, dont il fait tous les caprices, et à qui il sacrifie volontiers les autres : moi d’abord, les autres ensuite ! Et même, pour reprendre une problématique déjà évoquée, parmi ceux qui servent les autres, les philanthropes, les caritatifs, nombreux vous diront qu’ils se passent très bien de Dieu. On s’en passe parce qu’on ne le connaît pas. On l’ignore par ignorance !

Le Bien-aimé

C’est peut-être, en fait, une bonne nouvelle que l’être humain ne soit pas dans la dépendance, l’asservissement à Dieu, alors qu’il l’est aux dieux. Le lien avec Dieu n’est pas de type addictif. Si la religion a ses idoles et ses sous-produits, si elle a ses dépendants, la religion véritable est celle de la liberté, celle qu’Adam connut au Paradis. Le projet initial était bien celui d’un dialogue divino humain fondé, non sur le besoin ou la dépendance, mais sur l’émerveillement mutuel, la confiance et l’amour. Relisons les Confessions d’Augustin… Celui ou celle qui a trouvé l’amour de sa vie ne peut plus se passer de cette personne. Celui qui a rencontré le Christ, le Dieu vivant, le Dieu-Homme, ne veut plus vivre sans lui. Tant qu’il ne le connaissait pas, il vivait sans lui et sans savoir de quel bonheur il était privé. Maintenant qu’il le connaît, il ne veut plus, ne peut plus lâcher la main du Dieu de miséricorde ; il ne peut plus se priver de la Sagesse en personne. Selon les saints Pères, il est une affinité naturelle entre Dieu et l’être humain, un dialogue qui tend naturellement à la communion infinie ; et notre cœur ne peut se lasser de chercher l’union parfaite avec Celui qui nous aime et que nous aimons. Quand nous pouvons, grâce à la Foi et au saint baptême, nous alimenter de sa chair et de son sang, dans l’immense expérience eucharistique, nous disons également que nous ne pouvons plus nous en passer. Plutôt mourir, dit le chrétien, que d’être séparé de Jésus Christ, privé de la communion à son Corps très pur et à son Sang très précieux !