« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

L’hexapsalme, une forme liturgique

Saint_Jean_Chrysostome_mosaique

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Description –

Il s’agit d’un groupe de six psaumes : 3, 37, 62, 87, 102 et 142 – invariablement lus au début de l’office de matines, dans l’usage gréco-slave (« byzantin »), selon le grand Horologe ou Livre des heures. Cet ensemble, lu par un seul chantre, au milieu de l’église, avec un sentiment intérieur et dans une lumière douce, est fait de deux parties, deux triades, séparées par « Gloire au Père et au Fils et au saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles : Amen ! Alléluia, alléluia, alléluia, gloire à toi, ô Dieu ! (3 fois) Kyrie eleison (Seigneur, miséricorde !) – 3 fois – puis, à nouveau : « Gloire… » et la suite.

Le gestuel

Entre les deux triades, la doxologie (louange) ne comporte pas de métanies (inclinaisons vers le sol), afin d’indiquer qu’il s’agit d’un ensemble psalmique cohérent. En revanche, après le dernier psaume de la deuxième triade – le psaume 142 – la forme doxologique comporte les métanies habituelles. Le lien entre la parole et le geste n’est pas arbitraire. On s’incline pour rendre hommage à la personne nommée – en l’occurrence, la Personne divine ! – et qui est invisiblement présente. On la salue par un geste qui commence par le signe de la Croix et se continue par l’inclinaison du buste ou bien, en l’occurrence, par la moyenne métanie, celle où l’on touche le sol des doigts.

Pédagogie

Un psaume très important est le psaume 62, le dernier de la première triade. C’est le psaume matinal de l’antiquité chrétienne. Sa place en clef de voûte est indiquée par saint Jean Chrysostome (In psalmum CXL) et par un ouvrage attribué à saint Athanase. Les Constitutions apostoliques attribuent la belle place à ce psaume matinal, « ton orthinon ». Arrivant en troisième position dans notre hexapsalme, il semble avoir une position mineure. Il n’en est rien. Si l’on remarque que les deux premiers psaumes 3 et 37 se rapportent au combat spirituel, le psaume 62 arrive ensuite pour marquer la victoire de la lumière charismatique sur les ténèbres intérieures et l’hostilité des esprits déchus. Ce psaume est ainsi mis en valeur, et précède immédiatement la doxologie, en la justifiant.

Liturgie comparée

Si l’on compare la place de ce psaume dans notre office actuel et la place qu’il occupe dans d’autres traditions liturgiques – jacobite, maronite, copte, l’office arménien de l’aurore, l’ancien office gaulois – on doit pouvoir dire que le choix liturgique, pour ce qui est de la composition de l’hexapsalme, relève de motifs ascétiques et théologiques. L’office de matines est, dans le typikon du monastère Saint-Sabas qui est l’origine du nôtre, toujours un office qui confesse la victoire du Christ Lumière, un office à consonance résurrectionnelle, y compris pendant le grand Carême. Il faut remarquer que l’hexapsalme est suivi immédiatement par un répons très glorieux. Pendant le Carême, c’est un triple alléluia chanté dans le ton de la semaine, accompagné de versets glorieux ; en dehors du Carême, le répons est « le Seigneur est Dieu et Il nous est apparu ! ». La lecture des six psaumes prépare la louange caractéristique de cet office matinal et, du reste, de l’ensemble des offices chrétiens.