« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Comment garder la grâce ?

st Simeon le nouveau theologien

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Jeanne d’Arc – 

C’est ici une des questions les plus importantes de la vie. Elle se pose particulièrement dans le temps qui suit la Pentecôte, glorieuse Descente de l’Esprit en la plénitude de ses dons. Nous pouvons donc perdre les dons du saint Esprit ? Nous pouvons donc perdre la grâce ? A ses bourreaux, la bienheureuse Jeanne d’Arc répondait : si je n’ai pas la grâce, que Dieu me la donne ; si je l’ai, que Dieu m’y garde ! Mais, est-ce que cela ne dépend que de l’arbitraire divin ? Y puis-je, y pouvons-nous, quelque chose ?

Perte ou retrait

Certains pensent que le Seigneur ne retire pas sa grâce : « le Seigneur ne nous retire jamais sa miséricorde », dit la Parole (2 Ma 6, 16) ; la perte de grâce est donc la fermeture du cœur à la grâce toujours présente. Toutefois, la majorité des prophètes et des pères spirituels (l’archimandrite Sophrony, par exemple) dit que Dieu peut retirer la grâce de son Esprit saint. Il est dit dans la Parole que le Seigneur peut retirer l’esprit aux princes ! C’est pourquoi les croyants supplient : « ne nous retire pas ta miséricorde ! » (Dan 3, 35) ; « ne me retire pas ton Esprit saint ! » (Ps 51). Le plus grave qui puisse arriver à l’homme est la perte ou le retrait de la grâce de Dieu. Sans la grâce, tout est fardeau, « tout nous est Aquilon », pour paraphraser La Fontaine ; la prière est alors une montagne à soulever ; l’application des commandements une totale impossibilité. Et l’homme n’est plus que le jouet de ses caprices et de ses fantaisies, mené par les passions, les impulsions, ces caricatures de la grâce.

L’expérience

La question se pose surtout à l’issue d’un sacrement ou après avoir prié avec fruit : comment ne pas perdre la grâce palpablement reçue ? Comment faire qu’elle ne nous soit pas retirée ? Un père spirituel disait : quand tu as communié au Corps et au Sang du Christ, le Malin t’attend à la porte de l’église. Nous avons cette expérience : la grâce – cette évidence de la vérité, cette propension à aimer, cette attraction par le bien, ce naturel à être agréable à Dieu, cette compassion pour toute créature, cette joie de louer le Seigneur, cette facilité en tout, ce « joug léger et suave » du Christ – je, nous, l’avons perdue !

Les lamentations d’Adam

Saint Silouane chante les lamentations d’Adam à la porte du Paradis… Nous nous lamentons d’avoir tout perdu puisque nous avons perdu la familiarité avec le Seigneur. Les questions se bousculent : pourquoi ? Où ? Comment ? Qu’ai-je fait, dit, pensé ? – car le Seigneur n’est pas un arbitre capricieux qui joue avec l’homme. Montre-moi mon péché, dit le croyant, qui veut savoir en quoi il a pu, par sa folie, par son ignorance, par le mésusage en tout cas de sa liberté, s’éloigner de son Seigneur et peut-être – pour des mois ou des années, quelquefois – se couper de lui.

Que faire ?

Prévenir n’est pas plus aisé que guérir… Les prophètes et les pères spirituels de tous les temps, confrontés à la catastrophe spirituelle dont nous parlons, par exemple à l’« acédie », cette nausée et ce dégoût de tout bien, ont donné plusieurs conseils : maintenir la supplication, « Kyrie eleison ! », c’est ce que faisait saint Siméon le Nouveau Théologien alors qu’il était inondé par la grâce du saint Esprit ; par la vigilance, par la prière, garder son cœur et son esprit, car le Malin, voit-il un homme gratifié par le Seigneur, cherche à dérober ce don et à s’y alimenter ; il est un voleur de grâce, comme il le montra au Paradis. Et il dérobe le don de plusieurs façons : par le doute, par la vaine gloire, par le jugement d’autrui et, surtout – dit Joseph l’Hésychaste – par la négligence. Il dépend de nous de ne pas perdre la grâce !

La louange

Si c’est la vanité, nous luttons par la glorification, en rendant grâce, justement, au Seigneur pour ce qui vient de lui : non pas à nous, mais à toi ! Rendre à Dieu ce qui est à Dieu est (une !) des façons d’entretenir la grâce reçue de lui. La louange active les dons. Mais chacun, par le discernement de son père spirituel, apprendra à gérer les dons que Dieu lui fait tous les jours, à chaque instant et en tout lieu.

> icône de saint Siméon le Théologien