« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Comment se préparer à la Pentecôte ?

Pentecôte

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Une quarantaine –

L’expérience des baptisés consiste à suivre pas à pas celle des disciples. Ceux-ci ont passé quarante jours à se réjouir des apparitions quotidiennes, autant qu’on le sache, du Christ ressuscité. Celui-ci a mangé avec eux et les a enseignés. Dans l’Église, cette période est devenue, les baptisés de Pâques, les « néophytes », le temps de la catéchèse « mystagogique ». Jusqu’à Pâques, pendant tout le grand Carême, ils avaient suivi la catéchèse « baptismale ». Les quarante jours qui conduisent à l’Ascension correspondent dans la catéchèse à la période où le Christ enseigna ses disciples avant de se retirer en gloire à la droite de son Père.

La célébration pascale est ainsi au milieu de deux quarantaines, celle qui la précède et celle qui la suit. Bien plus, la période du début du Triode (dimanche du Publicain) à la Pentecôte constitue un seul et unique élan de cent jours, deux magnifiques séries de cinquante jours : quarante précédés d’une dizaine avant Pâques, et, quarante jours suivis d’une dizaine, ce qui fait la Cinquantaine que signifie le nom même de Pentecôte. Pâque est ainsi au milieu de deux cinquantaines !

Préparation

Si nous considérons ce vaste mouvement d’illumination, nous comprenons bien qu’il serait dommage de relâcher notre enthousiasme à partir de la Semaine radieuse, ou du dimanche de Thomas, quand les portes du sanctuaire sont refermées. Bien au contraire, prenons un nouvel élan ! Le temps de Pentecôte – quarante jours jusqu’à l’Exaltation du Christ et dix jours jusqu’à la glorieuse Descente de l’Esprit – est un temps de préparation. Nous prenons garde de retrouver progression le rythme alimentaire habituel, avec l’abstinence du mercredi et du vendredi ; nous veillons à ne pas retomber dans nos péchés anciens, ceux avec lesquels nous avons rompu au cours du carême pascal.

L’ascèse de la joie

Comme les premiers disciples, comme les néophytes, cultivons la joie de la Résurrection. Ceci n’est pas artificiel, car cette joie est un charisme ecclésial communiqué par le saint Esprit : la joie est « le sceau du don du saint Esprit » apposé sur le baptisé dans la sainte chrismation ; la joie est le don fait aux baptisés à l’annonce de la Résurrection ; la joie est le commandement nouveau donné par le Christ lui-même à ses apôtres par la bouche de l’Ange : « pourquoi cherchez-vous parmi les morts le Vivant ! Soyez dans la joie et dans l’allégresse ! » Imprégnons-nous donc tous les jours des prières liturgiques que nous trouvons dans le livre du Pentecostaire, particulièrement du canon pascal. Disons ces prières, chantons-les tous les jours, suivons de près le tipikon de l’Église : le Christ, par le ministère de l’Église, ne nous enseigne pas autre chose que d’entretenir constamment la joie qu’Il nous donne ; de nous exercer à vivre dans cette joie qui dépasse toute considération seulement humaine. Aussi nous saluons-nous toujours par « le Christ est ressuscité ! », le saint refrain de ce temps béni…

Joie et repentir

La place de la pénitence, pendant la préparation à la Pentecôte, est particulière. Elle est naturellement différente de la place si importante qu’elle occupait avant Pâques, quand nous disions plusieurs fois par jour la prière de saint Éphrem le Syrien, ou quand nous nous nourrissions du canon de saint André de Crète. D’une certaine façon, nous ne devrions pas avoir à nous confesser, en tout cas pendant la Semaine radieuse, et même jusqu’à l’Ascension. Pourquoi nous confesser en ce temps où nous sommes tous les jours avec le Christ ressuscité ? À la rigueur, on peut dire que ce serait pour lutter contre le retour de nos péchés antérieurs, déjà pardonnés, et qui tentent, comme les habitudes du « vieil homme », de revenir. Mais pourquoi ce qui est ancien doit-il revenir ?  Ne vivons-nous pas un temps absolument nouveau ? N’avons-nous pas conscience de la réalité de cette nouveauté ? Suivant l’opinion de certains pères spirituels, ce qui nous purifie du péché est précisément la glorification du Ressuscité : « gloire à ta divine résurrection, Seigneur Jésus, gloire à toi ! »

Prière du cœur

Faisons de cette louange la prière de notre cœur ; exerçons notre cœur à cette glorification continuelle de la Résurrection. Telle est l’ascèse de la joie. Et nous verrons comment un vrai repentir en découlera ! Paradoxalement, le repentir naît de la louange. Quand notre cœur se pénètre de la joie de la Résurrection, il reçoit du saint Esprit une lumineuse évidence, l’illumination de la conscience profonde, et sa personne intime voit l’incompatibilité de quelque péché que ce soit avec la réalité de la miséricorde divine dont la Résurrection est la preuve palpable et définitive. Comment dire d’un cœur pur « gloire à ta divine résurrection ! » et être sensible à la convoitise, à la tristesse de ce monde, à la méchanceté ou au jugement d’autrui ? Le péché est incompatible avec la joie de la Résurrection : et un profond repentir le dévoile avec larmes à notre cœur. La Résurrection rend le péché impossible, dépassé, puisque le péché est la mort et que la mort a été vaincue. Pécher maintenant serait ranimer la mort !

La dernière dizaine

Comme les disciples, nous ressentirons, après le glorieux Retrait du Fils dans son Ascension, ou Assomption, ou Exaltation, une tristesse et une angoisse, un sentiment d’orphelinat et d’abandon. Ce sentiment ne viendra pas de la conscience de nos péchés anciens ou actuels ; il n’est pas la douleur du repentir ; il est le sentiment d’un vide et d’une solitude intérieure que seule la venue de l’Esprit peut consoler. Seul le Consolateur peut consoler notre cœur de ce que le Christ se fait dans notre vie moins évident, apparemment moins présent, ou présent de façon différente, infiniment et douloureusement discret. Seul le Consolateur peut me guérir de l’insupportable blessure de l’absence du Fils. Seul Il peut combler le Tombeau vide en l’envahissant du mode nouveau de la Présence. La prière appropriée pourra être alors : « Seigneur Jésus Christ notre Dieu, rends-moi digne du don du saint Esprit ! »