« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Deuxième dimanche après Pentecôte ; les saints locaux : Matthieu 4, 18-23 et des saints : Matthieu 5, 14-16 ; 10, 32-33 ; 17-18, 22.

sainte Radegonde

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Les apôtres et les saints –

Aujourd’hui, le Christ choisit ses apôtres et nous faisons mémoire également des saints locaux. Chaque Église en effet est reliée aux saints qui se sont fait connaître sur son sol depuis les premières communautés qui y ont été fondées. Chaque Église est également sensible à la présence des saints sur le sol du pays où elle se trouve exilée ou émigrée. Dans nos pays occidentaux, comme en Amérique ou en Australie, la mémoire des saints associe le patrimoine de l’Église mère et du pays d’origine à celui du pays d’accueil où vit actuellement la communauté de foi. En France, par exemple, le dimanche de tous les saints locaux est celui où l’on fait mémoire des saints des Églises russes, roumaines, grecques, géorgiennes, serbes, arabes  – toutes ces communautés dont les fidèles vivent ici, y travaillent, y fondent leur famille et y envoient leurs enfants à l’école. Simultanément, on fait mémoire des saints qui se sont illustrés dans telle ou telle partie de la Gaule d’autrefois, gardant les traditions des saints Pères jusqu’à une époque avancée.

Les saints de France

D’innombrables noms ont été conservés des saints et des saintes des diverses provinces de notre pays de France à l’époque du premier millénaire. Les Églises présentes sur le sol de France, héritières de leurs Églises mères, assument donc également la sainteté qu’elles ont trouvée ici en arrivant et qu’elles continuent à découvrir. Nos diverses communautés orthodoxes contemplent avec bonheur, lors de pèlerinages notamment, la beauté de la sainteté locale : le monachisme ancien de Lérins ou de Bretagne ; les conciles mérovingiens ; les grands charismatiques comme saint Martin, saint Germain d’Auxerre, saint Germain de Paris ; les grandes moniales de condition royale comme Clotilde ou Radegonde, et le type de la sainteté orthodoxe locale, sainte Geneviève de Paris. L’émigration russe avait de cela un sentiment très fort. Nous savons combien l’iconographe Leonid Ouspenski a assumé la tradition hagiographique et iconographique occidentale : une belle exposition l’a montré cette année.

Double nationalité

La réalité même de l’Orthodoxie de France chante la richesse des saints d’où nous venons et du pays où nous arrivons – ces deux pays auxquels nous appartenons, tout de même ! Vénérer les saints locaux, comme nous y invite ce dimanche, comporte une double exigence apostolique : la fidélité aimante à notre terre roumaine, russe, grecque, géorgienne, arabe ou serbe ; la connexion à toute l’expérience de la vraie foi dont les grands noms chrétiens témoignent en France. Cette conscience s’est du reste bien développée depuis quelques années. La réalité de l’Église locale en France comme dans les autres pays d’Occident et des nouveaux mondes dépend de l’inculturation, comme elle dépend du reste, pour les Français et autres Occidentaux de souche, de la découverte enthousiaste qu’ils font de la sainteté russe, roumaine ou grecque.

Témoins de l’Orthodoxie universelle

De belles personnalités charismatiques occidentales ont témoigné de cette conscience ecclésiale, de cette ecclésiologie territoriale authentique : mentionnons en ce jour dans la Liturgie les saints archimandrites Lev et Placide, par exemple, qui ont tellement fait pour l’enracinement de la vie ecclésiale sur notre sol. Les saints du lieu œuvrent pour la profondeur de la conscience nationale de chaque peuple. En honorant ainsi les saints de notre pays d’origine et ceux de notre pays d’accueil ou, si nous sommes français de souche, les saints de notre pays de naissance et ceux des pays par lesquels nous vient l’esprit des saints Pères, nous contribuons à la vie intérieure de plusieurs pays ! Mais nous savons que ces divers pays ont tout leur espoir de prospérité, de justice, de paix et de salut dans l’intercession et l’action des saints intérieures à la conscience-même de chaque peuple. Prier pour nos patries respectives avec les saints locaux leur fait un bien immense !

(Radio Notre-Dame, « Lumière de la Orthodoxie », dimanche 21 juin 2020)