« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Deuxième homélie pour la Pentecôte 2020

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La Couronne descendue sur la Croix –

L’évènement de ce dimanche couronne un itinéraire d’une centaine de jours. Nous nous sommes mis en chemin dès les dimanches de pré carême, sur les pas des dix Lépreux, de Zachée, de la Cananéenne, du Pharisien et du Publicain, et du Fils prodigue. Nous nous sommes mis en quête de l’Esprit Seigneur qui, en ce jour de Pentecôte, couronne après cinquante jours l’œuvre de Jésus Seigneur, le Messie crucifié et ressuscité en sa Pâque, et exalté dans la gloire de Dieu le Père ! La grande conquête du saint Carême est l’héritage de l’Esprit qui est Dieu. La couronne, un des signes de l’Esprit, descendue sur la Croix, oint le front du nouveau baptisé, glorifie les martyrs, fortifie les époux, et coiffe les hiérarques de zèle apostolique. Tout culmine dans la descente de l’Esprit en la plénitude de ses dons et dans la royauté du Roi céleste !

Les Juifs dispersés

Aujourd’hui est un grand jour pour Israël : c’est le renouvellement de l’Alliance, ainsi que la fête des récoltes et des moissons. La tradition s’en est conservée en Roumanie où les jeunes filles, transfigurées en leurs parures villageoises, vont dans les champs composer avec les gerbes nouvelles les couronnes festives, « Cununile de Rusalii ». Mais, en cette Pentecôte d’il y a deux mille ans, qui succéda directement à la Résurrection historique du Messie, l’Esprit descendit pour la consécration de l’unité du Peuple de Dieu. Les nations représentées à Jérusalem le sont par l’intermédiaire des Juifs de la Dispersion. Israël voit couronner en un bouquet de gerbes sa propre unité dans les peuples chez lesquels il est dispersé. Et la tradition biblique se traduit désormais, à partir de l’hébreu sacré, dans toutes les langues, consacrées à leur tour.

La Couronne d’Israël

Aujourd’hui est scellée l’unité du genre humain dont le Verbe s’est fait la Tête en devenant homme et chair ; mais aujourd’hui est scellée l’unité du judaïsme répandu sur toute la terre et dont le Verbe s’est fait le Messie tant attendu, comme Il le dit de lui-même près du puits de Jacob. L’Esprit descend sur les Juifs des nations, parce que, comme le rappelle le Sauveur, « le Salut vient des Juifs ». Nous ne pouvons pas revendiquer l’évènement comme s’il ne concernait que les baptisés : ce ne sont pas des païens, ce sont des Juifs de toutes les parties de la terre qui entendent aujourd’hui, dans les langues dont ils usent en dispersés, le message des Apôtres, « ivres » de l’enthousiasme de l’Esprit. Disciples du Maître de Nazareth, pensons à nos racines juives qui, en ce jour, sont fécondées par la grâce de l’Esprit, et renouvelons notre attitude à l’égard du judaïsme que couronne le Paraclet envoyé par le Seigneur Messie. C’est bien, d’ailleurs, parce qu’Il est le Messie, Celui est oint de l’Esprit du Père, qu’Il peut faire descendre sur son peuple ce même Esprit annoncé par les prophètes.

La fraternité dans le Christ

Un autre message concerne aujourd’hui nos communautés de baptisés qui vivent, dans la plupart des pays, un « dé confinement » progressif et lent. Accueillons la grâce du saint Esprit comme celle qui fortifie et renouvelle notre fraternité. L’Église, nos diocèses, nos monastères, nos paroisses, nos foyers sont le lieu du charisme amical et fraternel dont le Christ a donné l’exemple en restant uni à ses disciples : « Je ne me séparerai pas de vous, mes amis », dit-Il (ode 1, t. 4). Rien non plus ne doit nous séparer les uns des autres, même pas le fait d’officier les célébrations en ligne et d’être réduits à communier en très petit nombre les uns aux autres dans le Corps et le Sang de notre Maître. Pour nos communautés éprouvées, la grâce du saint Esprit est tout particulièrement celle de la fidélité dans l’amour. L’amour est fidèle ou il n’est pas. L’amour est alliance, que ce soit l’amour que le Christ a pour nous, que ce soit l’amour mutuel des époux, des amis, des parents et des enfants, et, particulièrement l’amour des frères dans la foi. Notre unité est dans la vraie foi, bien sûr ; mais elle est également dans l’amour fraternel fidèle et fort. Une façon d’exercer cette fidélité de l’amour est de rendre grâce les uns pour les autres, c’est-à-dire de faire justement circuler la grâce déversée dans nos cœurs par l’Esprit du Père par qui nous sommes frères.

L’Esprit en ses dons

Enfin, ce jour est le grand jour où est révélé le saint Esprit en tant que Personne ou Hypostase. Son unité et son unicité sont irréfutables. Totalement présent en Israël et dans son héritière l’Église, et totalement reçu par les personnes humaines qui croient en Jésus Seigneur, Il est présent par la multitude innombrable de ses dons. Tel une lumière à laquelle chacun vient allumer son cierge et qui ne se divise pas, restant pleinement elle-même, l’Esprit ne se partage pas, ne se morcelle pas en ses dons, Il se diffuse et se distribue – pour reprendre les termes proposés par certains d’entre vous !- en plénitude. Il ne se mesure pas à nous. C’est nous qui mesurons les langues de feu à la dimension de notre foi et de notre pureté. Or, à travers cette pluie supra céleste, l’identité de l’Esprit est connue. Comment ?

L’Esprit est une Personne

Jusqu’ici, et notamment pendant toute la cinquantaine qui suivit la Résurrection, dans toute la sainte Bible, et même dans la plupart de nos offices, l’Esprit est nommé à la troisième personne. Il est toujours un « Il ». Or, aujourd’hui, Il est reçu comme un « Tu », un interlocuteur, une Personne et Hypostase divine à laquelle je m’adresse : « Viens et demeure en nous ! Sauve-nous, Toi qui es bon ! » « Viens, Lumière sans crépuscule ! Viens, Espérance ! Viens, Haleine et Vie miennes, Consolateur de mon humble cœur ! », prie saint Syméon. Le Père est une Personne ; le Fils est une Personne ; l’Esprit est une Personne : « Divinité au triple éclat, Tu es bénie ! » La foi en la Divinité tri personnelle est aujourd’hui scellée. Désormais, adressons-nous à l’Esprit : Il est Quelqu’un ! Prosternons-nous devant lui. L’office au saint Esprit du lundi de Pentecôte nous y initie, ainsi que l’acathiste au saint Esprit et son refrain : « Esprit saint, Consolateur, viens et demeure en nous ! »