« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Dimanche avant la Croix, Jn 3, 13-17, et Nativité de la Mère de Dieu.

Crucifixion

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Occurrence providentielle –

Nous nous réjouissons en ce dimanche que se rencontrent providentiellement la célébration de la Croix et celle de la glorieuse naissance de la Mère de Dieu. Avec l’évangile selon saint Jean exaltant le Crucifié, nous lisons celui qui est placé sous le patronage de saint Luc, et qui magnifie celle qui a choisi « la meilleure part » (10, 42), celle qui a porté le Messie et l’a allaité, celle qui a écouté la parole de Dieu et l’a mise en pratique (11, 27-28).

La Vierge et la Croix

Le même jour béni et dans la même célébration, nous voyons réunis le Fils crucifié de Dieu et sa Mère humaine et très pure. Nous savons que, sur le Golgotha, la Vierge Marie est au pied de la Croix de son fils et son dieu. Nous savons également que tout le mois dernier associait la Mère de Dieu, dont nous préparions par le jeûne et la prière la glorieuse Dormition, et la sainte et vivifiante Croix, dont le 1er août ouvrait une vénération quotidienne, par exemple dans le canon des matines.

La Mère et le Fils

La conscience charismatique de l’Église ne dissocie jamais la Vierge de la Mère, ni la Mère du Fils. Les saintes images que nous bénissons, que nous vénérons et devant lesquelles nous prions nous montrent toujours les deux personnes : la Vierge et son divin enfant. Nous vénérons la Vierge Marie comme Mère de Dieu, comme celle qui a humainement et charnellement conçu son créateur, et qui l’a mis au monde. « Dans ta conception, tu as gardé la virginité », chantions-nous, il n’y a guère, le 15 août. La Vierge n’est pas vénérée pour elle-même : elle l’est en tant que celle qui donne au monde le Seigneur fait chair et fait homme. Aujourd’hui, nous nous émerveillons de sa naissance, car naît celle de qui naîtra le Verbe fait chair. À l’avance, nous la chantons comme Génitrice de Dieu et comme celle qui donne au monde le Vainqueur de la mort.

La Mère terrestre et le Père céleste

Le Père céleste, dit le saint apôtre et évangéliste Jean le Théologien, « a tant aimé le monde qu’Il a donné son fils unique pour que celui qui croit en lui, au lieu de périr, ait la vie éternelle » ; or, la Vierge Mère, par amour également, a offert son propre et unique Fils pour le salut du monde. Le Père céleste et la Mère terrestre donnent leur fils unique par amour pour les hommes et pour la création tout entière. La paternité et la maternité s’expriment dans une oblation pure de tout amour égoïste, une préférence totale d’autrui à soi-même, une volonté généreuse que toutes les créatures, et tous les hommes, aient part à l’amour divin sans limite.

L’amour inconditionnel

Tel est l’amour divin, manifesté par le Père et montré par celle qui sera la Mère du Fils de Dieu : une tendresse sans l’ombre d’un amour de soi, appelant tous les êtres, sans les contraindre, à jouir d’elle-même. L’amour exulte de s’élargir sans limite pour inclure tous. Tel est le salut des créatures : participer sans confusion à l’être même de Dieu par ses énergies. Ainsi la Mère de Dieu a conçu et mis au monde celui qui descend des cieux pour chercher les hommes et, remontant vers le Père, les entraîner avec lui, s’ils le veulent, dans sa familiarité. Marie et Jésus coopèrent ainsi. Par l’une et par l’autre, les hommes, librement, peuvent connaître le Père et avoir  accès à son ineffable intimité.

La Croix chemin de vie

Mais, pour la Mère comme pour le Fils, l’itinéraire venant du Père et conduisant à lui est la sainte et vivifiante Croix. Nous nous prosternons devant la Croix comme devant l’emblème de l’amour lui-même, l’amour sacrificiel, qui supporte tout, que la mort elle-même ne peut atteindre, qu’aucune humiliation ne peut réduire ; un amour qui est tout oblation, préférence d’autrui à soi-même, et joie pour le bonheur d’autrui. Toute sa vie, la Vierge Marie a suivi son fils et son dieu sur la route de Jérusalem et de sa Pâque de douleur et de joie – de douleur par compassion pour les hommes ; de joie pour le bonheur qu’ils ont à connaître le Père. Marie s’afflige pour ceux qui se privent du bonheur en rejetant le Sauveur ; et elle se réjouit pour ceux qui exultent au banquet de son amour. Le Seigneur et sa Mère très pure s’affligent et se réjouissent de même pour la souffrance des hommes et pour le bonheur qui leur est proposé. La croix du Fils et la croix de la Mère sont une seule et même sainte et vivifiante Croix que nos lèvres baisent avec amour!

(Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 8 septembre 2019)