« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Evangile du 3ème dimanche de l’Avent : Luc 18, 35-43

Aveugle-né

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Adam l’aveugle –

Nous préparons dans le jeûne et la prière la glorieuse Nativité du Verbe fait chair. Le 25 mars, nous célébrions sa conception virginale, fête de l’Incarnation : Noël est la fête de l’humble et glorieuse manifestation au monde du mystère du Dieu Homme. Or ce mystère, structure de l’Histoire universelle, est d’abord la restauration de l’état primordial quand, au Paradis, le premier Adam voyait de ses propres yeux la présence du Seigneur et Créateur du ciel et de la terre arpentant le Jardin des délices. En ce temps glorieux de l’Avent, venue du Messie, l’aveugle Adam, assis au bord des chemins de l’Histoire, mendie dans ses lamentations la grâce paradisiaque perdue : « retrouver la vue » – telle est la prière d’Adam chassé de l’Éden – « Seigneur, que je retrouve la vue ! » Et, avec quelle joie divine, le Créateur lui répond : « Retrouve la vue ! ». Recouvre l’usage naturel de ces yeux que de mes propres doigts J’avais façonnés ! Retrouve, non seulement la vue, mais l’état paradisiaque où tu me voyais si bien et avec une si belle familiarité.

Un grand espoir

Les saints Pères disent que le premier Adam a perdu la familiarité divine. Un grand espoir, une grande et belle nouvelle, un noble « évangile » est annoncé aujourd’hui : la familiarité divino humaine, l’échange divino humain des regards, que l’on aperçoit aux mosaïques de Venise, la complicité du Créateur et de la créature à son image et pour sa ressemblance est restaurée – Retrouve la vue ! Retrouve l’amitié divine ! Retrouve ta qualité de sceau de l’image divine du Verbe ! Retrouve, avec tes yeux pour voir, le chemin de la ressemblance et de la déification. Comment Adam l’aveugle marcherait-il sans tituber sur la belle voie du Salut ? Le Verbe fait chair, Celui-là même qui, avec le Père et l’Esprit, avait dit « faisons l’homme », est ici présent, devant lui, devant ses yeux, offert à son regard restauré. Le Seigneur n’a créé qu’une seule et unique fois le monde et tout ce qui l’habite ; mais, en ces temps nouveaux de l’Incarnation qui marquent l’Histoire, Il recrée tout, Il renouvelle tout, Il fait toute chose nouvelle, comme le dit l’Apocalypse.

La jouvence de la Création

Le devenir chair et le devenir homme du Fils de Dieu est une récapitulation et un rajeunissement de tout. Tout est nouveau, au matin du monde nouveau où vient le Seigneur pour sauver l’homme de la cécité et de l’ignorance. Il apporte la lumière de la connaissance parfaite de la vérité ; Il vient Lui-même comme Lumière en Personne. Et quand Adam renouvelé retrouve la vue qu’il connut au Paradis, la première image qu’il voit, pour notre admiration et notre émerveillement, est le visage divino humain de son Créateur, l’image du Père dans le Fils, l’irradiation de la Face divine de l’Adam nouveau qu’est le Christ par la grâce de l’Esprit très saint et très bon !

Une théophanie trinitaire

Aujourd’hui est une grande théophanie : le Père dans le Fils, et l’Esprit issu du Père et qui repose dans le Fils, se glorifient mutuellement devant les yeux contemplatifs des croyants. « Ta foi t’a sauvé ! », dit l’Adam nouveau au premier Adam. La foi, théophanie de l’Esprit dans le cœur, l’esprit, la conscience et le corps même de l’homme, ouvre les yeux à la présence visible et invisible du Verbe. L’Israël de Dieu connaît ici le Salut : comme le prophète Job, ses oreilles écoutaient et entendaient Dieu – « écoute, Israël ! » – et maintenant, il le voit : « Retrouve la vue, Israël ! » et le peuple de Dieu, en la personne de l’aveugle de la ville la plus basse du monde, voit et se réjouit. En te montrant au monde, ô Dieu Homme, Tu es le Salut de toute l’humanité : Tu es également, comme te le dira le saint vieillard Siméon, « Lumière qui doit éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël ! »

(Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 2 décembre 2018)