« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Évangile du dimanche de la Croix : Marc 8, 34 – 9, 1.

La croix Louveciennes

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A l’ombre de la Croix –

La préparation à la célébration pascale est le contenu du saint et grand Carême. Pour les catéchumènes, ce temps les conduit au saint baptême ; pour les baptisés, c’est l’heure du renouveau de la grâce baptismale, la remise à niveau pour chacun de la foi qui le fait vivre. Ce dimanche, le troisième de la série, marque la mi-temps de cette belle période de jouvence et d’illumination. C’est comme une première étape dans un grand pèlerinage, une pause sur la route, une halte pour s’abreuver, se rafraîchir et reprendre souffle. Au pied de la sainte et vivifiante Croix, nous trouvons de l’ombre et le sentiment d’une ineffable et divine protection.

La Croix de lumière

A vêpres, hier soir, la Croix est vénérée comme une torche lumineuse, un flambeau qui montre la route, une consolation et la porte de la joie. Elle est appelée « paradis de l’Église et nouvel arbre de vie », « arme invincible », « trophée de la Foi », « havre du salut ». La dimension de deuil de ce temps du carême – car nous apprenons à pleurer, comme Adam et le Fils prodigue, sur la folie de nos péchés et de nos passions qui nous éloignent de la vraie vie – est dissipée, chaque dimanche de Carême, et particulièrement aujourd’hui, par la splendeur de l’amour de Dieu pour nous. L’amour divin est lumière, aveuglante et insupportable pour les pécheurs endurcis, consolante et réconfortante pour ceux qui se repentent. La même lumière est tourment pour les uns et allégresse pour les autres.

Le signe du Royaume

La Croix est elle-même ce « Royaume de Dieu venu avec puissance », dont parle le Sauveur dans l’évangile que nous venons d’entendre. La sainte Croix est la « venue en gloire » annoncée par le Messie et que nous confessons dans le Symbole de la foi œcuménique. Aujourd’hui a lieu la Parousie, c’est-à-dire la présence par la grâce de l’Esprit très saint et très bon du Verbe incarné. C’est pourquoi nous nous prosternons avec amour, avec reconnaissance et avec émerveillement. La Croix est la lumière de la Présence ; elle est le flambeau de l’accomplissement de tout le projet divin ; elle signe la fin des temps et l’aboutissement de l’Histoire. Le Christ se rend présent dans son monde et particulièrement dans son Église par le rayonnement de la Croix.

Plus jamais séparés

Nous la glorifions, nous l’embrassons, nous la révérons, nous lui parlons comme à quelqu’un, ou plutôt nous parlons à celui dont elle atteste la présence. C’est Lui, le Christ, le Crucifié triomphant, que nous supplions dans l’office de ce jour : nous lui demandons de ne plus jamais être séparés de lui par nos péchés. Et, c’est vrai : si nous nous émerveillons de la Croix, c’est-à-dire de l’amour de Dieu pour nous, pour tous les hommes et pour l’entière Création, il n’y a plus guère de place dans notre cœur pour le péché. Que la glorification, que la louange, que la gratitude occupent toute notre conscience, tout notre cœur, notre volonté, toutes les fibres de notre être : le péché deviendra impossible.

La main tendue de Dieu

Nous comprenons mieux ce que nous dit aujourd’hui le Sauveur : prendre chacun sa croix, cela veut dire bénir sa vie, rendre grâce au Seigneur pour tous et pour tout. Cela veut dire investir toute notre vie d’une reconnaissance sans mesure ; crucifier nos péchés par la louange ; nous extraire de nos enfers personnels par la glorification du Christ ; implanter ainsi une croix de lumière dans les ténèbres de nos passions égoïstes ; croire que la croix que nous portons sur notre corps depuis le saint baptême atteste la présence du Sauveur dans notre vie ; croire que nous sommes à titre personnel le lieu de sa parousie, le temple de sa gloire, l’habitation de son amour ; croire, enfin, que nous sommes aimés de lui. Prendre sa croix, cela veut dire embrasser et vénérer la main de lumière que le Seigneur nous tend chaque jour, car nos épreuves même les plus lourdes sont en forme de Croix de vie !

(a.p. M.-A. Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 4 avril 2021)