« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Baptême des bébés : retour sur la question

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Les contestations –

Périodiquement, reviennent les questions et éventuellement les contestations : pourquoi baptiser les petits-enfants ? Pourquoi choisir pour eux une religion ? Eventuellement : pourquoi leur « imposer » la foi ? Ils n’ont rien demandé ; tu choisis pour eux ; tu attentes à leur liberté ; ton attitude est sectaire ; c’est de l’ « endoctrinement » ; l’enfant choisira ; et puis « tout ça, ça se vaut » ; on n’a pas besoin de religion pour être un homme ; il y a des athées qui sont très bien… etc. On dérive vite : derrière la contestation du baptême des enfants, il y a souvent le relativisme, ou l’ignorance, la foi, chrétienne ou autre, la religion, étant considérées comme des options sans grande importance – ou, à l’inverse, des choix dangereux et générateurs des malheurs de l’humanité ! Restons calmes…

Contester l’existence

Premiers chapitres de la Genèse… Dans le principe Dieu, le Trois-fois-Saint, crée le ciel et la terre, l’univers visible et invisible – qui n’ont rien demandé ! Ensuite, le Sixième jour, Il – non pas « crée » – mais « façonne », « modèle » l’homme – être humain, humanité, nature humaine… – qui n’a rien demandé non plus. Encore ensuite, Il fait advenir la sexuation, le genre, en distinguant, dans l’homme total, l’Adam universel, le masculin et le féminin, qui n’ont pas demandé non plus à être homme ou femme. Dans la sainte liturgie, dans la prière de l’offrande, nous entendons chaque fois cette parole, paraphrase de la parole biblique : « c’est Toi qui nous as conduits du non-être à l’être ; Toi qui, après la chute, nous as relevés et qui sans cesse mets tout en œuvre pour nous élever jusqu’au ciel et nous faire le don de ton royaume qui vient ! »

Gloire à toi !

On peut, bien sûr, contester ce don : nous, les créatures, les hommes, nous n’avons pas demandé à exister, nous pouvons faire au Créateur le procès de nous avoir conduits du non-être à l’être. Nous pouvons même éprouver la nostalgie, la hantise et la fascination du non-être, le rêve du néant, le syndrôme du suicide, assité ou non… Chaque matin, en me levant, je peux également rendre grâce à Dieu, comme le disent les prières matinales, pour l’extraordinaire bénédiction d’exister. Nous avons connu des personnes lourdement handicapées de naissance qui remerciaient, non pas d’être handicapées, mais d’être vivantes.

Contester la conception et la naissance

« Ma mère m’infligea la vie », écrivait le grand Chateaubriand (Mémoires… I, 3). L’existence peut être subie comme un fardeau, comme une malédiction. Nous préférerions que nos parents soient restés tranquilles plutôt que, inconsidérément, de nous donner (avec la participation de Dieu, tout de même !) la vie. Il est vrai que bien des bébés arrivent au monde dans des conditions telles qu’on peut se demander si les « grandes personnes » ont bien réfléchi : en fait, elles n’ont pas réfléchi, bien sûr, elles ont eu envie, peut-être ont-elles aimé – elles n’ont pas toujours choisi de concevoir. Faut-il alors leur faire un procès en fécondité abusive, comme d’autres feraient à Dieu procès de création abusive, le condamneraient et l’exécuteraient sur la Croix ? La Croix – la sainte et vivifiante Croix – est-elle, quelque part, l’expression du ressentiment d’être ? Et ce bon Chateaubriand aurait-il condamné sa propre mère ?

Merci pour la vie

On peut au contraire bénir ses parents, les « honorer », comme dit la Parole (Exode 20, 12 ; Deutéronome 5, 16), nos bons géniteurs, par qui le Seigneur a réalisé pour chacun de nous le miracle de participer à l’existence créée par lui dans le Principe ! Nous bénissons le Seigneur qui nous fait exister, et nous bénissons nos parents – connus ou non – dont la semence a donné comme fruit (même « in vitro ») nous, moi, toi, elle et lui, cette belle existence biologique – joie d’être, miracle d’être : merci ! Merci ! Merci, Papa, Maman ! Merci, mon Dieu !

Contester le baptême

… revient à contester la vie, l’être et l’existence. Le saint baptême est le don de la vie divine. Il est l’engendrement d’En-haut, comme l’écrit saint Jean : les baptisés sont ceux à qui le Seigneur « a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Ceux-là sont nés, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu » (Jean 1, 12). Faut-il faire un procès en abus religieux à ceux par qui nous sont donnés l’affiliation à Dieu, la lumière, la joie, la sagesse, l’accès à l’humanité véritable, la communion au Corps et au Sang divins, tous les charismes divins, et, surtout, la liberté ?

Mais oui ! Le baptême est le don de la liberté, d’une liberté que nous ne pouvons recevoir que de celui qui en est la source, le Père céleste ; qui en est la manifestation accessible, le Verbe et Fils de Dieu ; qui en est la communication, l’haleine – flamme de la liberté, et eau désaltérante à jamais et fécondante – l’Esprit de vie. Le baptême est la réception de la vie éternelle : qui ose s’en plaindre ? Il est l’acquisition de l’humanité véritable : comment mépriser cet héritage ? Il est la communication de la sainteté divine et la possibilité pour la personne de devenir dieu par la grâce : qui osera encore cracher sur ce cadeau sublime, l’offrande que la Divinité fait d’elle-même en se communiquant à nous par la foi, par le sacrement de l’eau sainte, par l’onction du saint chrême, par la prière de la communauté ecclésiale tout entière ?

La liberté de contester

On peut refuser la fécondité ; on peut résister à naître, Chateaubriand dit qu’il avait à l’avance horreur de la vie… On peut refuser de baptiser ou de l’être ! Le baptême des petits-enfants, attesté par saint Hippolyte et par Origène comme une tradition apostolique, n’est pas une obligation. Il est une liberté ; il exprime la liberté des parents, des parrains et de la communauté ; il est le choix libre de suivre le Christ en s’unissant à lui, et celui d’aider celui qui a fait ce choix baptismal, ou pour qui cet engagement a été pris, à leur faire porter les plus beaux fruits. Il est redoutable de donner à une personne la liberté ! Mais, chaque bébé que, dans le Christ, l’Église baptise, est un espoir de salut pour le monde, car le baptême est fait pour produire des saints, et, c’est par les saints que le Seigneur sauve sa Création. Et qui peut réfuter la vie ?

(Catéchèse baptismale, 11.09.2018)