« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Le dimanche remplace-t-il le samedi ?

Feuillet d'un manuscrit du Talmud de Jerusalem

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L’agir suspendu –

Le samedi est le septième jour de la Création. En ce jour, le Créateur cessa d’agir. L’hébreu « shabbat » signifie « cessation » ou « repos ». Dieu ne se fait pas seulement connaître par l’agir. Dans le non agir, Il « est », comme Il le dit à Moïse dans le désert : « Je suis ! Je suis ! Je suis ! » (Exode 3,14). Le Créateur se replie sur soi, Il entre dans son repos, Il se manifeste comme être absolu se suffisant à lui-même. Il est difficile à l’homme de concevoir une personne qui ne possède pas et qui n’agit pas. Dans plusieurs langues, pour demander des nouvelles à quelqu’un, on lui dit : « que fais-tu ? », « how do you do ? », « ce fac ? » Le Septième jour est un jour de lumière, de paix et de fête. Il est un jour consacré au Seigneur parce que c’est le jour où Dieu ne se définit par rien d’extérieur à soi. Il est Lui-même.

L’explosion de la vie

Le dimanche est le Jour du Seigneur au sens où, après ce retrait, cette abnégation, ce dépouillement, et, en fait, cette mort, le Créateur bondit dans la vie et donne la vie éternelle à sa création. Le dimanche, en ce sens, est vraiment le huitième jour, que préparait le retrait de la Divinité. « Si Israël observait convenablement un seul shabbat, le fils de David arriverait immédiatement », dit le Talmud. Le shabbat est un recul pour mieux accueillir la vie divine. Le dimanche est l’accomplissement de tout le processus créateur, l’enjeu de toute activité divine, et le fruit de l’abnégation divine elle-même. Dieu, si l’on peut dire, se réduit à lui-même le samedi, Il entre dans son repos, afin d’exploser de vie éternelle au petit matin du jour suivant. Le dimanche est le jour où arrive le Fils de David, « gloire d’Israël » (Luc 2, 32).

Le jour nouveau

Pour cette raison, le dimanche n’est pas seulement le huitième jour. Il est le premier jour ! Il est le Jour Un des temps nouveaux. Il instaure la royauté du Roi. Ce jour qui n’avait pas existé a été créé spécialement pour être le « jour du Seigneur », ce que veut dire « dimanche », le jour où le Roi des rois et Seigneur des seigneurs reçoit tous les hommes à sa table, s’ils veulent bien répondre à son invitation. Il est, après le jour de la descente au schéol, le jour de la Résurrection – non un retour à la vie, mais l’entrée dans une vie totalement nouvelle ; non la restauration du Paradis, mais l’entrée dans le Royaume.

La mort comme shabbat

Le samedi, jour du shabbat, le Juif n’agit pas ; il rend hommage au non agir divin. Le non agir n’est pas seulement une pause, un repos, comme pour reprendre ses forces. Non : c’est la jouissance d’être – être, exister, me suffit… Le samedi donne ainsi son contenu nouveau à la mort. Au lieu de se définir comme le contraire de la vie, ou comme non être, elle se définit comme l’être en soi, le noyau de la vie. Dans la mort, la personne n’est autre qu’elle-même. C’est le samedi, le shabbat, que le Seigneur appelle Lazare d’entre les morts.

Ce jour-là, Il appelle la mort un « sommeil », un « repos ». Il appelle la mort « shabbat », abnégation, suspension de l’agir, entrée dans l’être nucléaire de toute existence. C’est pourquoi les héritiers des Juifs qui connaissent le Messie et qui se baptisent en lui prient particulièrement pour les défunts ce jour-là. Les offices pour les défunts ont lieu, non le dimanche, mais le samedi, jour de la pause en toute action, quand les défunts sont honorés pour qui ils sont, non pour ce qu’ils font ou ce qu’ils ont.

La célébration, agir suprême

Le dimanche ne remplace en aucun cas le samedi. Au contraire, il lui succède. Il est un jour, non de repos, mais de célébration. Le samedi est consacré au non agir ; le dimanche est consacré à la célébration, qui est l’activité la plus élevée à laquelle les hommes et les anges puissent se livrer. Le dimanche, l’homme entre dans la joie de son Seigneur par l’agir sacerdotal qui lui est propre. C’est pourquoi, ce huitième et premier jour, l’homme découvre la finalité éternelle et la transfiguration de toute action. Pour des raisons différentes, et presque opposées, le samedi et le dimanche sont tous deux des jours où le travail n’a pas sa place. Certains fidèles, dans le même esprit, s’abstiennent d’un quelconque travail les jours de grandes fêtes, autres que le dimanche. Mais c’est celui-ci seul qui est le Jour du Seigneur.

> image d’un feuillet d’un manuscrit du Talmud de Jérusalem