Il n’y a pas à se scandaliser si des personnes confessent leurs péchés par téléphone, par sms, par courriel ou par courrier postal. Le Seigneur a inspiré à notre temps ces moyens de communication. Qu’Il soit béni ! En les utilisant, nous ne péchons pas plus que les premiers chrétiens qui prenaient les voies romaines pour annoncer l’Évangile !
Se confier
Nous pouvons ainsi nous confier les uns aux autres. Grâce à la prière, cette confidence sera sous le vol de l’Esprit. Nous allons téléphoner à notre père spirituel ? Disons cette prière : « Seigneur Jésus Christ notre Dieu, par ton saint Esprit, rends-moi digne de ton serviteur notre prêtre Untel. Inspire-lui les paroles utiles à ma conversion et à mon Salut ! » Et le prêtre qui écoute prie de son côté : Seigneur Jésus Christ notre Dieu, rends-moi digne de ton serviteur ou ta servante N… ; inspire-moi l’écoute, l’humilité, le souvenir de mes propres péchés et la grâce de lui parler en ton saint Nom ! »
Une différence
La « confession » est par définition la « reconnaissance » devant Dieu que nous eu tort, volontairement ou non, et nous avons pensé, parlé ou agi – ou pas agi ! – de sorte que nous nous sommes éloignés ou même séparés de son amour. Cela, nous pouvons le dire par téléphone et notre prêtre est là, pas si loin, pour entendre et pour attester devant Dieu la sincérité de notre repentir. Il est notre avocat devant Dieu et devant la communauté de l’Église. Peut-être pourra-t-il même prendre la responsabilité qui est de son ministère et nous donner la bénédiction pour communier dans un délai dont il aura le discernement. Mais il manque encore une dimension, pour que cet acte soit complètement le sacrement du divin pardon.
L’église
Tous les sacrements, ou « mystères », doivent être célébrés dans une église consacrée selon la foi orthodoxe. Il est vrai que, par économie, dans l’impossibilité de faire honnêtement autrement, il arrive que certaines de ces actions ecclésiales soient accomplies à l’hôpital, à la maison, ou en prison. De cette économie relève peut-être la bénédiction donnée sur les ondes pour communier… Toutefois, pour participer vraiment à l’expérience de l’Église et à sa tradition, il faut que le sacrement de l’absolution soit réalisé dans une église. Pourquoi ?
La communauté
L’absolution sacramentelle est un renouvellement du saint baptême. Elle exige la présence, même discrète, de la communauté baptismale. La confession et l’absolution sont accomplies dans la nef, au vu de tous, quoique ceux-ci ne puissent entendre : mais ils prient pour celui ou celle qui s’est présenté devant le Christ. La présence de la Mère de Dieu et des saints doit être attestée par la présence des saintes icônes. Enfin, la reconnaissance de nos fautes se fait devant l’Évangile et la Croix. Dans le meilleur des cas, elle doit être précédée par la prononciation du Symbole de la Foi. Et en tout cas, le contact corporel avec l’étole, le baiser corporel donné à l’Évangile, à la Croix, à l’Icône, à la main du prêtre qui est dans ce moment la main du Christ, sont indispensables. Le corps, le visage, participent, comme le suggèrent les péricopes évangéliques, à toutes les actions salvatrices du Christ invisiblement présent dans son Église – dans son église.
L’absolution
Il arrive à notre époque que le prêtre qui a entendu la confidence au téléphone dise au fidèle de se rendre à l’église et de demander de se part l’absolution au prêtre du lieu. Mieux encore, il téléphonera lui-même à ce collègue pour lui dire : « Cette personne s’est confessée avec sincérité ; je t’en prie, cher Père, dis pour elle la prière d’absolution et reçois-là à la sainte communion. »