« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Pourquoi existons-nous ?

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Pas de hasard –

L’existence objective de l’Homme n’est pas contingente : comment aurait-il pu ne pas exister, lui en qui la divine Trinité révèle tout son amour ? – lui qui de toute éternité est voulu par Dieu. Pourtant, son être ne dépend d’aucune nécessité, à plus forte raison d’aucune fatalité : l’existence de l’Homme est produite dans la liberté absolue de l’amour divin, elle n’est le produit d’aucune cause. L’agir divin lui-même n’est pas déterminé par une cause. En ce sens la création ne s’explique pas : elle est l’objet de la glorification émerveillée des anges et des hommes ; mais elle ne répond pas à la question « pourquoi ? ».

Pas de loi

Elle ne dépend d’aucune loi: « La relation entre nous et Dieu Trinité est une relation d’amour, non déterminée par une loi », écrit Père Dumitru Stàniloae (« Chipul Nemuritor al lui Dumnezeu », Craiova, 1987, p.7). Elle n’a sa « raison (« logos ») d’être » que dans le Logos du Père, « logique » divine, inexplicable et incompréhensible qui est celle de l’amour et de la liberté ; « logique » de la Trinité qui est vie et amour en toute plénitude (Ibid.). Christos Yannaras souligne que la création de l’Homme est « un acte exceptionnel de Dieu ».

Accepter d’être

Aussi faut-il, pour que le vouloir divin soit en plénitude manifesté, que la liberté humaine accepte son propre être et sa propre existence. Paradoxalement, la liberté n’est conditionnée que par la liberté ! Toute la « vie en Christ » – l’expression est de saint Nicolas Cabasilas – n’est peut-être pas autre chose que l’acceptation en toute liberté du don divin de l’existence humaine : la grâce de recevoir de Dieu sa propre humanité, de vouloir ce que Dieu veut en devenant Homme – première manifestation du charisme de l’obéissance. Alors seulement l’Homme n’est pas seulement « théophanique » – manifestation de Dieu – mais bien « anthropophanique » – l’Homme révélé. S’accepter comme Homme en toute liberté et en tout amour est la vie de fils.

L’amour, raison unique de l’être

Il est incompréhensible pour la logique humaine que l’existence de l’Homme – et de toute créature – n’ait d’autre raison d’être que l’amour. Ce n’est pas une explication : c’est une révélation. Incompréhensible également que le « projet » de Dieu pour sa créature – projet à la fois de création et de réalisation – ne soit pas pour elle une détermination absolue, et que cet « horizon » soit, bel et bien, liberté absolue. Comme en théologie, l’incompréhensibilité fait partie de l’anthropologique en tant que démarche de connaissance. L’expression « horizon » vient de saint Jean Damascène. Dans l’Homélie sur la Dormition I, 3 ; III, 5, il emploie « proorizô » pour exprimer le projet divin pour l’Homme. Une traduction par « prédestination » serait un contresens important, l’idée de destin étant étrangère à la foi chrétienne et, de plus, absente du vocabulaire du Damascène. Un horizon correspond à un projet, et un projet répond à une ou plusieurs libertés.

(extrait de « La Personne et la Croix », inédit)