Préparation au Carême –
Le grand Carême commence exceptionnellement tard cette année. C’est l’occasion d’écouter des paroles évangéliques que nous entendons moins souvent que d’autres, parce que la coutume est de puiser dans le lectionnaire quand il y a des dimanches supplémentaires entre la Théophanie et Pâques. Et précisément, l’évangile qui vient d’être proclamé nous permet de regarder en nous-mêmes, avant que la porte du Carême ne se présente à nous.
La Loi vivante
Le Christ, providentiellement, nous rappelle ce qui est l’essence de la Loi toujours vivante : l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Et nous n’avons pas peur d’examiner notre vie à l’aune de ces commandements. Le constat est souvent modeste : pas beaucoup d’amour pour Dieu, en tout cas pas grand-chose de cet amour qui engage tout le cœur, toute l’âme et toute l’intelligence. La plupart du temps, nous n’avons pas même l’idée de ce que pourrait être aimer le Seigneur de tout notre cœur.
Se contenter de peu
Certains d’entre nous se satisfont de pratiquer les rites considérés comme obligatoires pour être de bons juifs ou de bons chrétiens. D’autres se contentent d’idées, de pensées ou de réflexions plus ou moins alimentées par la parole de Dieu, cette Écriture sainte que nous ne lisons presque jamais. Beaucoup d’entre nous les chrétiens nous satisfaisons ainsi d’idées chrétiennes ou de valeurs chrétiennes sans approfondir le sens de ce que nous dit pourtant le Seigneur. Il est des chrétiens qui n’ont jamais lu un psaume ou un verset de l’Évangile par eux-mêmes.
Les passionnés de Dieu
Le Sauveur nous rappelle que la connaissance de Dieu relève d’un amour passionné pour lui, celui qu’éprouva le grand Moïse, la passion pour Dieu dont témoignent les prophètes et les apôtres. Et le prochain également jouit d’un amour profond et tendre, du dévouement que l’on rencontre chez les saints. Ainsi, par l’Évangile de ce jour, l’Esprit saint nous adresse un appel à nous renouveler dans l’amour. Moi aussi, pouvons-nous dire intérieurement, moi aussi je veux connaître cet amour fou, ce feu de l’amour pour le Seigneur. Moi aussi, je veux ressentir dans mon cœur un merveilleux sentiment d’adoration, de vénération. Moi aussi, je me sens capable d’une même connaissance mystique : le Seigneur sera pour moi, pour toi, pour vous, pour nous, quelqu’un de réel, une vraie personne qu’on peut interpeler et à qui l’on peut déclarer son amour.
« Dieu sensible au cœur »
En effet, qu’est-ce que la prière, si ce n’est la déclaration d’amour que le dévot fait à son Dieu ? Nous pensions que Dieu était une idée, une représentation mentale : le Sauveur nous rappelle qu’Il est connu par les sentiments et par les sens. L’amour se ressent ! La tendresse pour le Père céleste, pour le Frère ou pour le prochain s’éprouve. Pensons à ces épisodes de l’Évangile où Dieu dans son humanité parfaite éprouve de la compassion pour telle ou telle personne en qui Lui, le Dieu créateur du ciel et de la terre et de tous les univers visibles et invisibles, reconnaît son prochain.
La Torah en Personne
Le Christ Lui-même, le Fils de Dieu, nous donne continuellement l’exemple de cet amour immense pour le Père et pour le Frère. Il est en Personne la Loi et les Prophètes et Il réalise en sa Personne, en son humanité parfaite comme en sa divinité parfaite, tous les commandements, et en particulier, ces deux commandements fondamentaux. Jésus Christ est la Torah en chair et en os. Ainsi, quand Il rappelle aujourd’hui, non seulement au maître de la Loi venu l’interroger, mais à chacun de nous, ce qui est fondamental dans la Loi, Il nous invite à le suivre, à devenir ses disciples, à conformer notre vie, nos pensées, nos actes à l’exemple de sa propre vie admirable, pour connaître la béatitude des fils et des filles du Très-Haut !