Unité
Quel que soit l’office (divine liturgie, petite heure, acathiste, etc.), nous célébrons « comme un seul homme », formant un corps, celui du Christ, le Célébrant et le Pontife par excellence. Nous convertissons nos tendances individualistes pour réaliser communautairement l’icône de la présence du Christ incarné. Ceci est vrai pour les gestes, comme pour les paroles chantées.
Rôles
La célébration liturgique (ou « œuvre commune »), dans son unité rigoureuse sous la tête invisible du Christ, comporte des fonctions précises et organiques. La présidence (évêque, prêtre, parlant à Dieu au nom de tous), l’exhortation (diacre, incitant à prier), la pédagogie (chantres, exposant les paroles divines à méditer ou à mémoriser), le discernement et l’assentiment (Peuple : les fidèles répondent, par exemple : Amen !) donnent trois rôles : le chant à l’autel (le prêtre dit les prières principales) ; le chant au chœur (transmission) ; le chant dans la nef (assimilation et proclamation). Ces trois modes d’intervention dans l’action liturgique ne doivent pas être mélangés sous peine de rendre impossible l’écoute et d’introduire une confusion dans la transmission de la Parole et la communion à Elle.
L’alternance
Le chant liturgique est fondé sur l’alternance : on l’appelle « chant responsorial » parce qu’il consiste dans les réponses que nous donnons aux injonctions venues de l’autel ou du chœur. Ainsi alternent l’écoute et le chant. Chacun étant à sa place, nous intervenons à tour de rôle dans l’action liturgique, et cette intervention est nécessaire, elle ne peut être assumée par un autre rôle. Le chant alterné garantit la possibilité pour les membres de l’Assemblée (évêques, prêtres, diacres, acolytes, lecteurs, chantres, et Peuple) d’écouter. Il est nécessaire d’écouter la Parole afin de la mettre en pratique. La fonction des baptisés est de transmettre la Parole jusqu’aux extrémités du monde. Celui qui ne participerait pas à la prière liturgique de l’Église est privé de la possibilité d’écouter, d’assimiler, de pratiquer et de transmettre la Parole.
La vigilance
« Si, dans l’assistance, les fidèles chantent les parties destinées au chœur seul ou au clergé, ils dégradent – involontairement – l’ordonnance de l’office et, par là même (et c’est là l’essentiel) sa signification symbolique. En ne chantant que les parties qui leur sont réservées, ils contribuent à rendre l’office vivant et à lui donner sa pleine valeur sacramentelle (Maxime Kovalevsky, « Retrouver la source oubliée », p. 92).
Les fidèles
Leur rôle est multiple : ils soutiennent par leur attention ceux qui présentent les paroles de l’Offrande ; ils participent à la prière commune ; ils chantent certaines parties de l’office qui doivent être prononcées par tous (Notre-Père, Symbole, hymnes, litanies…) ; ils joignent au chant l’attitude et le geste appropriés (p. 93). Le Peuple est appelé « royal » parce qu’il valide l’action liturgique, action du Christ invisiblement présent, pour le salut du monde.