” Le Christ est ressuscité ! ”                  ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”       

Message pascal du métropolite Joseph : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie. » (Jn 14, 6)

Mgr Joseph Métropolite roumain

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Très révérend Père,

Bien-aimés Frères et Sœurs dans le Christ ressuscité,

 

Nous avons vécu, pendant les 40 jours du Carême jusqu’à l’Entrée de notre Seigneur à Jérusalem, et ensuite tous les jours de la Semaine sainte qui finit aujourd’hui, comme dans une montée de compréhension et de vie spirituelle, la Passion porteuse d’amour pour nous tous, la mort sur la Croix et la Résurrection. Grande et bénie est cette Semaine pendant laquelle nous devenons participants de la Passion du Christ : par sa Croix, Il a porté nos souffrances, ainsi également que toute la haine de l’homme, témoignée par les coups, les crachats, la moquerie et les injures, et enfin par la mort. Doux et humble de cœur, Il porte tout, sans demander justice à son Père céleste ; bien au contraire, Il demande, au lieu de la vengeance, le pardon pour ceux qui l’ont crucifié: “Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font” (Lc 23, 34). Il a accepté de mourir d’une mort honteuse, d’être compté parmi les hors-la-loi, “avec lui furent crucifiés deux brigands, l’un à sa droite, et l’autre à sa gauche. Les passants l’injuriaient, et secouaient la tête… Les brigands, crucifiés avec lui, l’insultaient de la même manière. ” (Mt 27, 38-39 et 44), mais son amour et sa miséricorde sont restés inébranlables. Il s’est fait porteur de l’immense miséricorde du Père céleste envers nous, en étant en Personne la Miséricorde vivante, incarnée, offerte par la très sainte Trinité Elle-même à l’homme soumis au péché et par conséquent à la mort. Il s’est fait Lui-même nourriture céleste – “pain de vie, … qui descend du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ” (Jn 6, 48 et 50) – qui nourrit, désaltère, guérit et ressuscite nos corps et nos âmes blessés.

 

Bien-aimés Frères et Sœurs en Christ,

 

Nous avons, une nouvelle fois, essayé de vivre au plus profond de nos âmes et de nous approprier la Passion du Christ, pendant ce saint et grand Carême et durant la Semaine de la Passion. Nous prenions simultanément conscience du fait que nous ne sommes plus seuls dans toutes les épreuves que nous traversons sur cette terre. Notre vie prend son sens dans l’amour très miséricordieux du Christ, qui a osé la folie de la Croix et de la mort afin de nous assurer que nous ne sommes pas seuls, qu’Il est proche de nous par son amour. La miséricorde infinie de Dieu envers nous, les hommes, vécue et offerte sur la Croix par le Fils Lui-même qui s’est incarné pour nous, se lève aujourd’hui du tombeau, laissant l’enfer désert, et triomphant de la mort, afin que nous soyons vivants. Sa croix et sa mort deviennent pour nous bénédiction et salut. “Car la prédication de la Croix, nous dit le saint apôtre Paul, est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu.” (I Cor 1, 18)

 

Voici donc que la mort sur la Croix et le tombeau, reçus par le Fils de Dieu en échange de son amour pour nous, ne restent pas stériles : son amour porte dans le monde le fruit du Salut. Les cieux et la terre tressaillent d’allégresse en ce jour, le Christ Dieu est ressuscité et a délivré le genre humain de la souffrance de la mort en lui apportant le Salut ! De la Résurrection du Christ se réjouissent et exultent les ordres des anges et le peuple chrétien, ainsi que toute la nature également : Adam, mort par le bois de l’arbre, est ressuscité par le bois vivifiant de la Croix, porteuse de l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! Et les blessures que nous lui avons infligées, et la croix qui a reçu son corps, et les clous qui l’ont cloué, la lance qui l’a transpercé, la mort qui l’a cerné, le tombeau qui l’a recélé, et l’enfer qui a cru l’avoir englouti – tout cela s’est, par la Résurrection, rempli de la lumière de la grâce de celui que la mort n’a pas pu retenir dans ses liens. “O mort, où est ta victoire? O mort, où est ton aiguillon?” (I Cor 15, 55) Comment le ciel et la terre ne se réjouiraient-ils pas du retournement qu’a connu dans notre vie la cruelle mort ? Elle avait englouti l’homme depuis la chute d’Adam et jusqu’au Christ ; elle est maintenant vaincue et par là devient elle-même Pâque – Passage vers le Ressuscité qui nous a ouvert les portes du Ciel, les portes du Paradis. “En vérité, en vérité, Je vous le dis, affirme le Seigneur, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et, loin de venir en jugement, est passé de la mort à la vie.” (Jn 5, 24) La mort a perdu tout à coup son pouvoir sur nous et devient Pâque, passage à la vie qui nous est offerte par la Résurrection. « En anéantissant par la Résurrection la puissance de la mort – dit saint Cyrile d’Alexandrie – Il ne s’est pas procuré la Résurrection pour lui-même, car Il est Verbe et Dieu ; mais c’est à nous qu’Il a donné cette bénédiction, par lui-même et en lui-même (car toute la nature de l’homme était dans le Christ, serrée dans les liens de la mort) » (Commentaire sur l’Évangile selon saint Jean, livre IX, chapitre 12)

 

Chers fidèles,

Dans notre Église, cette année est consacrée à méditer sur la mission de la paroisse et du monastère dans la société où nous vivons. Nous sommes des missionnaires, avant tout par nos actions : nous le sommes également par nos paroles et nos attitudes – “celui qui observera et qui enseignera à observer le plus petit commandement, celui-là sera appelé grand dans le Royaume des Cieux” (Mt 5, 19), nous dit le Christ Sauveur. Il place ainsi le témoignage de la parole après celui de l’action, c’est-à-dire qu’Il nous exhorte à acquérir avant tout les actions de la foi : l’amour, la bonté, la paix, la longanimité, les œuvres de bien à l’égard de notre prochain, et la joie. C’est là notre premier témoignage dans le monde où nous vivons. Nous devons y ajouter le témoignage vivant de notre foi, par la parole, afin que le monde croie. “La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et Je le ressusciterai au dernier jour.” (Jn 6, 40) Beaucoup de chrétiens meurent aujourd’hui dans le monde pour leur foi, parce qu’ils osent confesser le Christ ressuscité. À tout moment on peut demander de nous la confession de notre foi : sommes-nous prêts à témoigner de ce que nous croyons ?

 

Le mystère de notre vie et de notre mort a été élucidé pour nous aujourd’hui par Celui qui a reçu la vie et la mort en notre nom, en nous aimant jusqu’au sacrifice de soi, pour faire de nous des participants à la joie et à la vie éternelle, par la Résurrection. À partir de maintenant, nous sommes porteurs du sens du mystère de la vie et de la mort dont nous devons faire l’expérience pendant la durée de notre courte vie sur terre, en le partageant avec tous, et en étant ou devenant par là des missionnaires. Ce mystère ne peut être éclairci que dans et par le Christ mort et ressuscité. Que nous soyons dans une paroisse ou un monastère, la mission à laquelle Il nous appelle, loin d’être n’importe laquelle, est la mission de l’amour et de la lumière jaillies du tombeau resté vide pour l’éternité, de la vie arrachée à la mort qui paraissait invincible, de “l’amour divin plus fort que la mort ”.

 

Le Christ est ressuscité!          + Le Métropolite Joseph

> télécharger la lettre : Lettre pastorale Mgr Joseph Pâques 2015