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Où célèbre-t-on le saint baptême ?

Baptême

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Les grands mystères du Christ –

Baptême, chrismation, eucharistie, couronnement, ordination, huile, absolution, sont toujours célébrés dans une église. C’est dans une église que s’opère par l’action du saint Esprit la transfiguration de l’eau en fleuve du Jourdain. C’est dans l’église que s’opère la transfiguration de l’homme en Christ Homme parfait et Dieu parfait. C’est dans l’église que le saint Esprit sous forme de colombe descend sur celui dont le corps vient d’être transfiguré en Corps du Christ. C’est dans une église elle-même consacrée par l’Évêque qu’a lieu la consécration des saints Dons et leur transfiguration en Corps et Sang du Christ par le saint Esprit. Il en est de même de tous les sacrements.

Le mystère de l’Église

L’église, consacrée par l’Évêque, et portant l’insigne de sa présidence, est le lieu de tous. Dans l’église se réunit l’Église. Or les grands mystères sont accomplis au milieu du peuple Dieu et avec lui, cette grande assemblée (Ps. 34, 18). Ce peuple sacerdotal célèbre avec l’Évêque ou son représentant, le Prêtre, les saintes actions divines qu’accomplit invisiblement le Christ dans son Corps. Non seulement l’eucharistie est accomplie dans le lieu qui réunit l’Assemblée dans sa plénitude ou « catholicité », mais les autres grands mystères (baptême, chrismation, couronnement, ordination, onction, absolution) sont accomplis au sein de l’eucharistie. Le Christ, au milieu de son peuple, comme Tête de son Corps, préside en Personne invisiblement les saints mystères selon la volonté du Père. Bien entendu, le Christ est partout présent dans son monde, et jusqu’aux enfers. Mais Il veut être présent avec tous ses membres et, pour cela, il veut un lieu qui n’appartienne qu’à lui.

La présence attestée

Les grands mystères sont accomplis dans une église consacrée dont l’architecture et le programme iconographique qu’elle assume en ses diverses parties attestent l’union du Ciel et de la Terre, la présence invisible du Créateur, de sa Mère très pure et de tous les saints. L’église est elle-même, en son architecture, l’icône de l’union du monde invisible et du monde visible. L’accomplissement des saints mystères du Christ n’a pas lieu non plus sans la participation active de la Mère de Dieu, des puissances incorporelles et de tous les saints. L’iconographie traditionnelle, romane ou byzantine, exprime la foi véritable de l’Église, et c’est selon cette foi que sont accomplis les saints mystères. Voilà la raison pour laquelle les communautés orthodoxes sont invitées à jouir le plus rapidement possible de leur propre lieu de culte.

L’économie sacramentelle

On entend par « économie » le fait de tenir compte des circonstances extérieures – lieu, conjoncture sociale, contexte politique – et de s’y adapter pour le bien de la personne et de la communauté. Toutefois, l’économie est une disposition exceptionnelle. Elle ne constitue jamais une norme. Par ailleurs, elle ne peut être mise en œuvre qu’avec la bénédiction de l’Évêque, seul responsable, en dernière instance, devant l’Église et devant le Christ. Officier l’un des grands sacrements dans un lieu de fortune, à la maison, dans un bois, dans un véhicule… est tout à fait rare, et demande une bénédiction spéciale. Du reste, la bénédiction n’est pas une permission : elle est la grâce d’accomplir une action selon la volonté de Dieu.

La réalité de l’Église

Si l’Évêque l’a permis, et avec tout le discernement indispensable, on fera cela en étant parfaitement conscient  que la réalité du mystère s’en trouve tout de même diminuée. Un baptême célébré à la maison tend à se réduire à un événement familial, coupé de l’Assemblée. Une eucharistie domestique tend à perdre la connexion avec le mystère général de l’Église. Un mariage – ou couronnement – célébré dans la salle que les époux ont louée pour la fête peut se réduire lui aussi à un évènement anecdotique, sympathique, certes, mais privé de toute sa profondeur ecclésiale. C’est le mystère de l’Église elle-même, en dernière instance, qui est en jeu derrière toute célébration. Pour cette raison, d’une manière générale, les évêques ne permettent pas qu’on célèbre dans des lieux privés le baptême, ou l’eucharistie, ou le couronnement.