La tradition –
Les chrétiens ont, depuis l’origine de leur communauté, prié pour leurs frères prisonniers. « Souvenez-vous des prisonniers », écrit l’apôtre Paul (Héb. 13, 3) qui, étant lui-même emprisonné, écrit « j’espère vous être rendu, grâce à vos prières » (Phl, 22). « Pendant que Pierre était gardé en prison, l’Église ne cessait d’adresser pour lui des prières à Dieu » (Ac. 12, 5). La mention des prisonniers dans la liturgie de l’Église (notamment la grande litanie de paix) traduit le souci constant de la communauté de soutenir ceux qui sont captifs. Nous savons que les premiers chrétiens ne se contentaient pas de la prière : ils faisaient tout leur possible pour leur rendre visite en prison.
Soutenir dans la Foi
La prière pour les prisonniers demande, bien sûr, au Seigneur, leur liberté. Nous prions « pour la libération des captifs », d’autant que nous savons qu’ils peuvent être, dans les geôles, l’objet de sévices, de tortures, souvent de conditions inhumaines de détention, ou même condamnés à mort. Mais nous prions également pour que ces justes persévèrent dans la foi et qu’ils en témoignent autour d’eux. La vie des saints et des martyrs, comme celle de saint Paul, nous apprend que des geôliers ou des bourreaux furent convertis par le témoignage de détenus chrétiens. Nous demandons également à Dieu qu’ils puissent recevoir la visite des prêtres qui leur apporteront la sainte communion, et de fidèles qui les soutiendront dans leur épreuve. C’est ce que nous faisons alors que, dans de si nombreux pays, des personnes sont arrêtées et condamnées à la détention parce qu’elles sont chrétiennes. Nous prions encore pour que, par leurs prières, le Seigneur nous pardonne nous propres péchés.
Demander la conversion et le salut
Certains de nos frères ou de nos amis, ou des personnes dont nous ne connaissons que le nom, sont incarcérés suite à de graves méfaits. La peine qu’ils subissent n’est pas injuste. Quelques-uns sont dangereux pour la société. Et le temps qu’ils passent dans ce qui est quelquefois appelé un « pénitencier » peut être le temps de leur repentir et de leur conversion. Quand nous prions pour eux, nous pensons à ce que le Seigneur veut faire pour eux, et à la façon dont Il veut Lui-même, selon les voies qu’Il connaît, leur rendre visite, se faire connaître d’eux et les conduire à un authentique changement de vie. Un beau film, La dernière marche, montre comment un redoutable assassin se transforme et connaît le regret des crimes qu’il a commis, allant jusqu’à demander, avant son exécution, le pardon des parents de ses victimes. Et, c’est grâce au témoignage de foi d’une visiteuse de prison qu’il peut recevoir de Dieu cette immense grâce. Pensons également à la bienheureuse Thérèse de Lisieux qui, toute jeune, priait depuis sa petite chambre d’adolescente et obtint du Christ qu’un condamné à mort demande l’absolution avant la fin.