La souffrance de la Création –
La souffrance des créatures est de notre responsabilité. La perspective de la destruction irrémédiable des ressources naturelles ne laisse personne indifférent. Le chrétien n’est pas fataliste : le monde n’est pas gouverné par un destin aveugle ; il est aimé par son Créateur et il est marqué par le signe de la Croix – croix de douleur et croix de joie.
Le péché humain
Nous savons que la convoitise humaine est peut-être le motif principal de la souffrance des créatures et de leur destruction. Le consumérisme exprime l’amour du plaisir égoïste qui fait sacrifier les autres à soi-même. Il transforme les êtres en objets, objets de jouissance, de pouvoir et de profit ; il ne voit plus dans leur transparence la présence de la personne divine ou humaine.
L’attitude ascétique
Devant la souffrance des créatures, le croyant peut ressentir l’appel venu du saint Esprit à se repentir, en suivant l’exemple du Christ, des Pères du désert et des saints chrétiens. Il ne fait pas le procès des autres. Il cherche à extirper de son propre coeur le désir effrené de jouir et toutes les passions mortifères pour lui-même, pour autrui et pour toutes les créatures. En cela, le jeûne, accompagné certes de la prière de repentir – « aie pitié de moi, pécheur ! » – est la réponse chrétienne à l’agonie de la Création, victime de l’exploitation frénétique d’un Adam déchu qui a perdu toute sagesse. L’abstinence de certains aliments, le renoncement à l’acquisition de produits naturels qui appauvrissent le trésor de la planète, sont précisément sages. Ils peuvent être la source du courage dont l’humanité actuelle a besoin pour faire certains choix, qui seront d’ailleurs des choix politiques.
Jeûner par amour
Le jeûne ascétique, et la prière de repentir, ne doivent pas être l’expression de notre peur de la mort ou de l’appréhension, consumériste encore, de manquer ! Une fausse écologie est celle qu’inspire la peur d’être privé du plaisir que l’on cherche. Le chrétien est appelé à une conversion par amour pour la Création de Dieu, par responsabilité à son égard, par la conscience sacerdotale, royale et prophétique que le Créateur lui a donnée au Paradis.