Le 28 janvier dernier a eu lieu, dans la paroisse roumaine Sainte-Parascève-et-sainte-Geneviève (Paris, Saint-Sulpice), une table ronde : « Le Bon Samaritain ; comment aider par l’Église les personnes en difficulté ? » Cette initiative de la Métropole Orthodoxe Roumaine d’Europe Occidentale et Méridionale concernait principalement les Roms (ou Rroms), généralement Roumains et de foi orthodoxe. Avec sobriété, quelques idées ont été présentées de façon à aider ces frères de façon professionnelle, sans paternalisme et sans projet politique ou religieux.
D’égal à égal
La compassion est un charisme divin qui se manifeste de personne à personne. Sa caricature serait la pitié, qui exprime la supériorité du riche sur le pauvre, du bien portant sur le malade. Le Christ est Dieu devenu homme pour être au même niveau que les hommes. Il a renoncé pour cela, tout en demeurant Dieu, à la supériorité que lui confère sa divinité. Personne égale à la personne du Père et à celle de l’Esprit, Il s’est mis à l’égal des personnes humaines, se montrant ainsi compatissant. À son exemple, nous pouvons nouer des relations d’amitié avec les familles roms, afin de les aider de façon désintéressée et efficace. Le Bon Samaritain a chargé le blessé de la vie sur sa propre monture, il l’a confié à un hôpital en pourvoyant à ses besoins, et il est parti.
Aider
Évangeline Masson-Diez ( evangelina.masson@secours-catholique.org ), animatrice au Secours catholique auprès des familles roms depuis 2007, a travaillé à leur côté pendant trois ans pour aider dans leur quotidien ces migrants relégués à la périphérie de nos villes. Elle a publié « Micha, Elena et les autres – Vies et visages de Roms en France » (éd. Lacure, Paris, 2011) : « Je ne connais pas les Roms, écrit-elle, je connais seulement des familles roms. Des familles souvent pauvres, exclues et marginalisées, qui ont tenté une migration de survie, habitées d’une adaptabilité étonnante, d’une volonté infatigable de se battre et d’offrir un meilleur avenir à leurs enfants ».
Comment ?
Il est nécessaire, explique l’animatrice, de ne pas être seul, de coopérer avec les associations existantes, qui font déjà un grand travail et de façon professionnelle, dans la confiance et l’honnêteté ; dans le cas contraire on se trouverait vite dans des situations inextricables. Par ailleurs, on aide davantage en donnant son temps – en se donnant soi-même – qu’en offrant de l’argent. Un service important à rendre consiste à faire valoir les droits dont les Roms jouissent à leur insu ; à faire connaître ce qui est prévu par la Loi et qui n’est pas appliqué. De plus, depuis le 1er janvier 2014, les Roms ont le droit de travailler et on peut les encourager à s’inscrire à Pôle Emploi. Ce qui les aide beaucoup, bien sûr, c’est de leur servir d’interprète dans les démarches à faire et de les aider à remplir les documents administratifs. Mais, pour aider les autres, il est indispensable que nous nous formions nous-mêmes.
Les plus petits
Ce que vous faites aux plus petits d’entre vous, c’est à moi que vous le faites, dit le Christ, dans l’évangile (Mat. 25, 31-46) lu le dimanche du Jugement dernier, avant le Carême.
Voir l’annonce du colloque « Les Roms, des femmes, des hommes, des enfants… à connaître et à reconnaître », samedi 8 mars 2014, au Collège des Bernardins, 20, rue de Poissy Paris 5ème, métro Maubert. Inscription par courriel : vicariat-solidarite@diocese-paris.net