L’exemple du Verbe incarné –
Le Christ est ressuscité ! Prenons modèle sur lui. Il a dénoncé les injustices, l’illégalité, le légalisme et l’abus de pouvoir. Il s’est interposé entre la femme qu’on voulait lapider et ses accusateurs ; Il a pris parti pour les faibles et les humiliés. Le but de notre vie est d’acquérir l’amour du Christ et de lui ressembler, puisqu’Il est le modèle suivant lequel nous avons été créés. Notre position sociale et politique découle de l’Évangile.
Défendre l’homme
Le chrétien dénonce les injustices, non pour faire respecter un ordre, mais pour prendre la défense de l’être humain. Les martyrs et les saints depuis les premiers siècles, et à travers les siècles, ont dénoncé ce qui est incompatible avec le plan divin. Les fous en Christ, dans diverses sociétés, ont révélé les dysfonctionnements de la communauté prétendue chrétienne. Et quand les chrétiens n’ont pas pris la défense de l’homme devant l’homme, ils s’entendront demander, comme à Caïn : « qu’as-tu fait de ton frère ? »
La dénonciation prophétique
La conscience chrétienne annonce l’Évangile, la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour tous. Elle assume également la dénonciation prophétique, non des personnes, mais des situations, des erreurs qui font souffrir l’homme et toutes les créatures. Mais une telle stigmatisation des dysfonctionnements dans la société civile et dans l’Église se fait sans passion, sans violence, sans jugement ni condamnation des personnes, sans orgueil moralisateur et au contraire avec humilité. Il est important de se purifier et de se sanctifier soi-même au préalable. L’humilité change le monde. Soyons sûrs que c’est par amour que nous prenons telle ou telle position. Le Christ dénonçait les erreurs en étant simultanément prêt à donner sa vie pour les hommes. Sa façon suprême de dénoncer le péché et d’annoncer la vraie vie a été la Croix.
Le péché et le pécheur
C’est ici que s’opère le discernement. L’esprit prophétique parle en faveur de la vérité, de la santé de l’âme et du corps, du salut de la Création, de l’entente parmi les hommes – et surtout en faveur de l’entente avec Dieu. Simultanément il est prêt à se sacrifier pour les personnes – pour celles mêmes qui commettent les fautes que l’on dénonce. C’est l’exemple des martyrs de tous les temps. Le discernement du péché et du pécheur est typique de l’esprit orthodoxe. « Aimer le pécheur et haïr le péché » est l’adage patristique le plus utile, face aux erreurs qui font souffrir, qui humilient les créatures et qui retardent leur épanouissement comme le veut le plan divin.