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La dimension sociale de l’Église

icône du bon samaritain

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Les commandements –

« Toi aussi fais de même », dit le Christ (Bon Samaritain). Il n’y a pas de bien ou de « bonnes œuvres » en soi, qui serviraient à justifier le chrétien devant Dieu et devant la Société : cela découle de la volonté divine et de la personne du Christ qui dit : « les pauvres vous en aurez toujours, mais Moi vous ne m’aurez pas toujours » (Mat. 26, 11). L’action sociale n’est pas une fin en soi : son but est de manifester la miséricorde divine et de faire connaître aux hommes la bonté de leur Seigneur et Roi. L’amour des pauvres, des isolés, des malades, des personnes âgées n’est autre chez les chrétiens que l’amour du Christ lui-même pour ces personnes : « tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre vous, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mat. 25, 31-46). Le Christ est le centre de toute action caritative et Il est également Celui qui accueille cette action, qui la bénit et qui lui donne le sceau divin de sa propre personne. L’action « charitable » manifeste dans le monde les signes du Royaume.

Traditionnelle

La charité active a caractérisé l’Église depuis l’origine : tous les grands saints que nous montrent les icônes ou les peintures murales de nos églises ont été des personnes immensément charitables. Pendant des siècles, l’enseignement des enfants et des adultes, le soin des malades et des sans abri, ont été assumés par la communauté ecclésiale. Saint Basile de Césarée, saint Jean Chrysostome ont continuellement prêché par l’exemple. Les Constitutions apostoliques prescrivent aux diacres de s’enquérir chaque jour des besoins qui peuvent être connus sur le territoire du diocèse. Saint Germain de Paris, comme d’autres, consacrait une bonne partie de son temps et des ressources de son diocèse à assumer les prisonniers, obtenant souvent qu’ils soient libérés afin d’en prendre personnellement la charge.

La dictature bolchévique

Pendant cette période, l’Église ne pouvait pas accomplir sa mission sociale. Sa liberté était réduite à la liberté « cultuelle », sans parler des pays comme la Russie où elle était purement et simplement hors-la-loi. Dans la plupart des pays de l’Est, il était interdit aux prêtres de se rendre dans les hôpitaux auprès des malades ou d’organiser des institutions caritatives. Cette interdiction constituait une subtile forme de persécution puisqu’elle tendait à disqualifier l’institution ecclésiale. Du reste, l’idéologie issue des Lumières occidentales prétendait qu’il n’est pas besoin de Dieu, de religion ou de foi pour faire le bien. Cette idée est fausse puisque Dieu est la source de tout bien, de tout ce qui est bon, beau et généreux, quoiqu’Il rende l’être humain responsable de sa mise en œuvre à partir de l’inspiration qu’Il lui en donne. L’action caritative et sociale est une synergie divino humaine.

Le renouveau

Depuis la fin du système stalinien l’Église retrouve cette possibilité et développe l’action caritative suivant le commandement du Christ. Dans l’Église roumaine, les évêques des divers diocèses ont organisé des foyers de jeunes, des dispensaires, des boulangeries pour les nécessiteux, la présence dans les hôpitaux, la formation des jeunes à l’action sociale dans les séminaires et les facultés de théologie. Le Saint-Synode a développé un important budget pour mettre en œuvre ces actions. En Europe occidentale, l’Église coopère généralement avec les institutions civiles qui font un si bon travail d’inspiration finalement évangélique.

La dimension caritative de la communauté chrétienne, bien qu’elle soit simplement la manifestation de l’amour du prochain, n’est pas encore assez développée dans les diocèses et dans les paroisses. Mais ceux-ci mettent de plus en plus en œuvre des associations caritatives afin de stimuler et de soutenir l’application de ce commandement. Les jeunes de nos paroisses, notamment, sont sensibles au fait que la foi chrétienne soit mise en application concrète, et ils sont généralement prêts à y participer.