Loi et conscience
Sur l’esplanade des Invalides puis devant le conseil constitutionnel, la veillée avait pour thème Loi et Conscience. Alors que le Conseil constitutionnel devait se réunir pour se prononcer sur la motion déposée par le Collectif des maires de France opposés au Mariage homosexuel et portant sur l’objection de conscience des élus, les jeunes organisateurs avaient choisi d’éveiller à cette problématique.
Thèmes de réflexion
Il a été proposé une réflexion sur les lois en remontant à la Grèce antique :
“La loi a été démocratiquement adoptée, alors s’y opposer est anti démocratique disent beaucoup”.
“Qu’est-ce qu’une loi ? Peut-on lui opposer sa conscience ? “
“La liberté s’identifie à la loi ; la tyrannie se place au-delà des lois”
“Les Grecs reconnaissaient deux sortes de loi, non écrites et écrites, qui organisent la vie de la société”.
“Antigone n’est pas une anarchiste, elle s’appuie sur les règles supérieures, non écrites”
“Ces lois non écrites respectent : la loyauté, la reconnaissance, et le respect des morts”
“Elles constituent, non pas un droit, mais une succession de devoirs. Jamais l’oubli ne les enterrera”.
“Leur transgression est sanctionnée par une réprobation, une répulsion universelle”
Témoignage
Une femme, a livré son témoignage sur le cas de conscience qui l’a habitée lorsque deux hommes sont venus demander, au maire qu’elle est, de les unir: sa conscience lui dictait de refuser cet acte, mais la loi l’y obligeait ; sa conscience lui inspirait de refuser, mais lui rappelait le respect dû aux citoyens qui l’avaient élue ; sa conscience lui demandait de lutter, et elle a éprouvé une souffrance lorsqu’un de ses adjoints, opposé également à la loi, a accepté d’exécuter ce mariage civil, pour lui épargner une lourde amende (75 000 €) et une peine de prison de 5 ans. Un témoignage du débat entre le devoir d’un élu et sa conscience…
Conscience et liberté
La veillée reprend avec l’intervention d’un professeur de droit : il lit l’appel des maires qui se sont opposés cet été à la célébration de mariages homosexuels dans leur commune, puis il replace l’objection de conscience au sein de la Constitution de la Vème République.
“Le Conseil constitutionnel a reconnu à plusieurs reprises la liberté de conscience”.
“Pour les instituteurs, les médecins, les magistrats, l’objection de conscience n’est pas une bizarrerie en droit français”. “Vous n’êtes pas que des veilleurs, vous êtes des éveilleurs. Votre silence est plein de signification”. Un autre intervenant évoque diverses figures de l’objection de conscience et les formes que celle-ci peut prendre aujourd’hui : pharmaciens en Espagne s’opposant à la vente de pilules abortives, médecins refusant de pratiquer l’avortement, etc…
Suite
L’avis du Conseil constitutionnel concernant l’objection de conscience des maires sera rendu le 18 octobre. Au Texas, des Veilleurs luttent de loin pour les mêmes causes…